Nicolas Dupont-Aignan : "Je dis à Marine Le Pen qu'elle travaille et on se reverra"

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Anaïs Huet , modifié à
Ce week-end, Nicolas Dupont-Aignan a refusé la main tendue de Marine Le Pen pour un projet d'alliance aux élections européennes. Il s'en est justifié sur Europe 1 lundi matin.
INTERVIEW

Jeudi, dans une lettre ouverte à Nicolas Dupont-Aignan, Marine Le Pen avait proposé au leader de Debout la France de faire une liste commune en vue des élections européennes. Une proposition que ce dernier a refusée dimanche sur France 3. Invité de la Matinale d'Europe 1 lundi, Nicolas Dupont-Aignan a justifié sa décision. Pour lui, s'il ne s'agit pas "d'un divorce" avec la cheffe de file frontiste

Pour "une clarté des projets". "Ce week-end, j'ai dit non à Marine Le Pen car je pense qu'elle mettait la charrue avant les bœufs. Que d'abord chaque parti politique prépare un projet et que Marine Le Pen clarifie le sien", a plaidé Nicolas Dupont-Aignan. "Pour qu'il y ait accord, il faut une clarté des projets. Tant que le nouveau Rassemblement national (le nouveau nom du Front national, ndlr) n'aura pas clarifié son projet, ne me demandez pas de dire oui à un accord", a-t-il martelé. "Je ne monte jamais dans un autocar quand je ne connais pas le chauffeur, la destination et l'itinéraire pour l'atteindre", a expliqué le leader de Debout la France.

Un appel à Laurent Wauquiez. Pour autant, Nicolas Dupont-Aignan ne rejette pas totalement l'idée d'un accord avec son ancienne alliée au second tour de l'élection présidentielle. "Je dis à Marine Le Pen qu'elle travaille et on se reverra", glisse-t-il, avant d'ajouter : "Je dis la même chose à Laurent Wauquiez, car je veux qu'on aille beaucoup plus large (sic) que le tête-à-tête avec Marine Le Pen". Convaincu qu'il faut "tirer les leçons" de la défaite, Nicolas Dupont-Aignan assure évoluer dans son projet, et appelle les leaders de la droite à lui emboîter le pas. "Je veux un programme très sérieux, élaboré, qui n'inquiète pas les Français. Je fais ce travail. Que Marine Le Pen le fasse, que Laurent Wauquiez le fasse. Je suis convaincu qu'à terme, nous aurons une grande coalition politique dans les années à venir, mais sur des bases solides".

L'amertume d'après-second tour. Si le dirigeant de Debout la France se montre désormais si méfiant à l'égard de Marine Le Pen, c'est visiblement parce qu'il est sorti déçu de leur rapprochement, au lendemain du premier tour, en avril 2017. "Quand j'ai soutenu Marine Le Pen au second tour de l'élection présidentielle, nous avions travaillé à un contrat de gouvernement sur des bases sérieuses. J'avais infléchi son programme. (…) Au débat d'entre-deux tours, je n'ai pas retrouvé mes petits". En mettant à mal la stratégie de Marine Le Pen pour les européennes, Nicolas Dupont-Aignan tient peut-être là sa revanche.