Municipales : Ayrault en première ligne

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et Ludovic Fau
Le déplacement du Premier ministre vendredi à Pau montre sa volonté de s’impliquer durant la campagne.

Faire d’une pierre deux coups. Tel pourrait être le résumé de la stratégie de Jean-Marc Ayrault pour la campagne des municipales de mars 2014. S’il n’est pas candidat, le Premier ministre compte tout même profiter de ses déplacements en province, destinés à promouvoir la politique de son gouvernement, pour soutenir les candidats de gauche. Même si, au vu des sondages, l’hôte de Matignon n’a pas intérêt à transformer le scrutin en référendum pour ou contre le gouvernement, il compte bien, comme l’a confié un proche à Europe 1, mouiller le chemise.

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A Pau, reconversion industrielle et soutien à Habib. A ce titre, le déplacement de vendredi à Pau et dans les Pyrénées-Atlantiques, est une parfaite illustration de la stratégie du Premier ministre. Jean-Marc Ayrault visitera ainsi à Lacq une usine chimique dont il veut vanter le projet de reconversion industrielle. Mais il apportera également son soutien à David Habib (photo), le candidat PS pour la mairie de Pau. Le député de Pyrénées-Atlantiques est en difficulté face à François Bayrou, qui le devance dans un récent sondage publié cette semaine dans Sud Ouest.

Autres exemples : Marseille et Melun. Le déplacement du Premier ministre à Marseille il y a deux semaines répondait finalement à la même logique.Jean-Marc Ayrault a annoncé des promesses qui se chiffrent en milliards alors que le candidat PS, Patrick Mennucci, venait d’être désigné. Tout sauf une coïncidence. Et vendredi prochain, il se déplacera à Melun pour promouvoir la politique gouvernementale en compagnie de Manuel Valls et Christiane Taubira. Assurément, la photo sera belle pour François Kalfon, le candidat PS, qui compte bien faire basculer la ville de Seine-et-Marne.

 

Des allures de tournée électorale. Bref, à l’approche des municipales la carte des déplacements de Jean-Marc Ayrault va de plus en plus ressembler à une tournée électorale qui ne dit pas son nom. Parce que pour réussir l’opération reconquête, qu’il annonçait cette semaine, le Premier ministre a besoin de montrer qu’il peut encore aller sur le terrain pour aider son camp à limiter la casse lors des élections.