Moscovici : "fin de règne pour Sarkozy"

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Fabienne Cosnay , modifié à
Le député PS du Doubs est également revenu dimanche sur la question des retraites.

Nicolas Sarkozy aurait t-il plus d’adversaires à l’UMP qu’au PS ? Invité dimanche du GrandRendez-vous Europe1/Le Parisien-Aujourd'hui en France,Pierre Moscovici a en tout cas ironisé sur "les amis du président qui semblent lui vouloir beaucoup de bien". "Il y a Dominique de Villepin qui est en train de le flinguer à tout va, Alain Juppé qui le discrédite doucement au nom du consensus, Jean-François Copé qui s’érige en premier ministre bis" a énuméré le député socialiste du Doubs.

"Tout cela traduit une ambiance de fin de règne, une sorte de sauve-qui-peut de la part des députés UMP", qui se sentent embarrassés sur le bouclier fiscal a analysé Pierre Moscovici. Décrivant un président muré dans son palais, le responsable socialiste a décrit une atmosphère de conspiration avec toute une série d'amis qui sont maintenant en position de préparer sa succession. Ils feignent lui donner des conseils, mais en réalité ils le poignardent", a t-il estimé.

La réforme des retraites

"Le Parti socialiste est prêt, dans cette réforme, à être un proposant, un acteur, un protagoniste, il est prêt à être consulté" par l'Elysée, a déclaré Pierre Moscovici alors que la concertation sur le sujet démarre lundi entre les partenaires sociaux et le gouvernement. Le député a précisé que le PS allait réunir le 20 avril un groupe de travail sur l'épineux dossier.

Sur le fond, rien de très nouveau. "Nous restons attaché à la retraite à 60 ans comme âge légal de départ à la retraite" a rappelé Pierre Moscovici. Et ce au nom de la pénibilité du travail. "C'est une question de bon sens, parce que ceux qui sont concernés par l'allongement du départ à la retraite, pour avoir le total de leurs annuités, ce sont ceux qui sont entrés tard dans la vie active", a-t-il justifié. "Mais un ouvrier qui a commencé à bosser à 18, 19 ans, qui a une espérance de vie moindre qu'un cadre, il doit pouvoir partir à 60 ans".

La question de l'ISF

Pierre Moscovici a également rappelé ses désaccords avec deux autres quadras du parti, Manuel Valls et Vincent Peillon, tous deux favorables à une abrogation de l'impôt sur la fortune (ISF). "Sur cette question, on n’est pas d'accord". "Si on se contente de taxer les hauts-revenus, on ne taxe pas les grandes fortunes" a expliqué le député socialiste. Or, nous devons taxer les grandes fortunes et les grosse successions." Et d’ajouter : "La fiscalité n'a jamais été un facteur qui fait fuir les fortunes.... Nous ne devons pas encourager la rente et faire en sorte de défiscaliser le patrimoine."

"Concurrence amicale au premier tour"

Au sujet des primaires, Pierre Moscovici s'est dit favorable à "des primaires ouvertes à tous ceux qui sont intéressés par la désignation du ou de la candidate de la gauche et du PS". Il s’est en revanche montré "réservé sur la stratégie du parti unique" de la gauche. "Je serai plutôt pour un accord législatif et pour une concurrence amicale au premier tour de l'élection", a-t-il indiqué.