Montebourg tance "l’impétrante" Aubry

Montebourg lance son "think tank"
Montebourg lance son "think tank" © MAXPPP
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H. Favier , modifié à
Arnaud Montebourg assure que la candidate à la primaire lui a proposé un poste au gouvernement.

"L’impétrante" Martine Aubry en prend pour son grade. Dans une interview donnée au Journal de Saône-et Loire, Arnaud Montebourg livre sa version de l’entre-deux-tours de la primaire socialiste, récit peu flatteur pour la Première secrétaire du parti.

Le troisième homme de la primaire (17% des voix au premier tour) décrit ainsi une Martine Aubry faisant preuve de "rigidité" et se montrant incapable "d’entendre ce que dit le peuple, en l’occurrence des électeurs qui n’étaient pas un public de militants affidés".

 Un portrait peu flatteur d'Aubry

Evoquant les tractations entre les deux tours du scrutin, Arnaud Montebourg se montre, une nouvelle fois, dur avec la maire de Lille, la taxant, en creux, "d’indélicatesse", pour ne pas dire "bassesse". Ainsi, à la question de savoir si un poste au gouvernement lui été proposé dans la corbeille, le député de Saône-et-Loire répond sans détour : "François Hollande n’a pas eu cette indélicatesse et moi non plus. L’histoire retiendra que celle qui m’a fait connaître ce genre de proposition est Martine Aubry. Mais cela ne m’a pas intéressé."

Les rapports entre Arnaud Montebourg et Martine Aubry sont emprunts d’inimitié depuis l’affaire Guérini de mars dernier. Le député-maire de Saône-et-Loire avait alors établi un rapport sur les "pratiques plus que contestables", tel que "le trucage de scrutin", de Jean-Noël Guérini, président de la fédération PS des Bouches-du-Rhône. Martine Aubry avait, en guise de réponse, jeté le document aux oubliettes clamant haut et fort : "Il n'y a rien dans ce rapport, pas un élément concret, précis, pas un fait". Depuis, la rancœur s’est faite tenace entre les deux socialistes.

 Une nouvelle "école des candidats"

Dans Journal de Saône-et Loire, Arnaud Montebourg a également annoncé le lancement prochain d'un "mouvement politique" afin de faire vivre ses idées pour une "Nouvelle France". Il a "décidé de bâtir un think tank (club de réflexion) qui organisera la discussion avec les intellectuels" lui ayant apporté leur soutien, comme Emmanuel Todd ou Michel Onfray.

"Je vais aussi lancer une université populaire itinérante qui animera ces débats et fera vivre des idées qui ont toute leur place, aujourd’hui, dans le débat public", a ajouté le chantre de la "démondialisation", annonçant, par ailleurs, la création, en Saône-et-Loire, d'une "école de formation politique des cadres de la Nouvelle France". Une école de la politique, en somme, qui ne constitue pas franchement une idée nouvelle. Lors des dernières cantonales, un professeur de droit constitutionnel d’Avignon s’était lancé dans l’aventure, avec son "école des candidats". L’initiative n’avait alors pas rencontré un franc succès.