Montebourg pas vraiment dans le mea culpa

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G.S. avec Caroline Roux , modifié à
L'INFO POL - L'ancien ministre est plutôt satisfait de sa tribune anti-gouvernement, publiée en plein congrès PS. 

"Cette gauche de gouvernement semble avoir abandonné la France". Arnaud Montebourg a réveillé un congrès du PS endormi, dimanche, avec sa tribune dans le JDD, cosigné avec l'homme d'affaires de gauche, Mathieu Pigasse. Au lendemain du discours de Manuel Valls lors de ce même congrès, l'ancien ministre de l'Economie a dénoncé "l'absurde conformisme bruxellois". Et s'il a choisi cette date, ce n'est pas pour rien : il veut montrer que l'alternative à ce PS là, c'est lui qui l'incarne.

Pas de mea culpa. L'ancien ministre est d'ailleurs plutôt heureux de son coup. Alors que tous les socialistes dénonçaient sa tribune, Arnaud Montebourg, contacté par Europe 1, prenait dimanche un malin plaisir à raconter qu’il était "en train de ramasser des pivoines en Saône-et-Loire avec Aurélie Filippetti", sa compagne et ancienne ministre de la Culture. L’un de ses amis s’amusait également dimanche soir de voir qu'Arnaud Montebourg avait  réussi à mettre le congrès du PS "par terre", en faisant exister un autre discours avec une simple tribune. En clair, il n’est pas franchement dans le mea culpa.

"Je ne parle pas à un parti qui s'est vidé". Quand les socialistes l’accusent de lâcheté et de ne pas avoir voulu prendre la parole à la loyale au congrès, il réplique : "je ne parle pas à un parti qui s’est vidé de ses militants, je parle aux Français, loin de la politicaillerie". Arnaud Montebourg n’a pas renoncé à démontrer hors du gouvernement que le duo Valls-Hollande fait fausse route. Et sa grande fierté, c’est d’avoir accolé à son nom celui d’un homme de gauche, Mathieu Pigasse, vice-président de la banque Lazard en Europe… et conseiller du gouvernement Grec de gauche radicale.

Qu'a-t-il derrière la tête ? Arnaud Montebourg assure qu’il ne sait pas encore où il va. Tant mieux si on lui prête des ambitions présidentielles. Mais pour l’instant, rien n’est structuré autour de lui. Il ajuste au jour le jour. Il n’a même pas encore tranché s'il ira ou non à Frangy-en-Bresse, à la prochaine Fête de la rose, organisée chaque année fin août. C’est lors de cette Fête qu’il avait gagné son bon de sortie du gouvernement l’an dernier, en critiquant déjà la politique gouvernementale.