Mitterrand et le tourisme sexuel: la polémique rebondit

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Après sa prise de position controversée sur l'affaire Polanski, le ministre de la Culture se voit reprocher des écrits de 2005.

La polémique a débuté lundi soir. Invitée d'un débat de l'émission Mots-Croisés, sur France 2, Marine Le Pen, y a attaqué directement le ministre de la Culture, Frédéric Mitterrand. En cause ? Un ouvrage publié en 2005, et titré La mauvaise vie, dans lequel l'actuel ministre de la Culture confesse son penchant pour les "jeunes garçons", et évoque ses voyages, notamment en Thaïlande.

Pour la vice-présidente du FN, la présence de Frédéric Mitterrand au gouvernement "pose une tache indélébile sur l'ensemble" de l'exécutif (voir une vidéo non-montée des propos de Marine Le Pen, à partir de 8'33, dans ce lien). Le parti d’extrême droite avait lancé, le 1er octobre, une pétition pour exiger la démission du ministre, rapprochant les écrits du ministre de sa prise de position controversée dans l'affaire Polanski.

Mercredi matin, le PS est, à son tour, entré dans la polémique. Le porte-parole du parti, Benoît Hamon, a évoqué un ouvrage"choquant". Selon lui, le ministre de la Culture y justifie "le tourisme sexuel, à l'abri d'un récit littéraire".

"En tant que ministre de la Culture, il s'illustre en prenant la défense d'un cinéaste accusé de viol sur mineure et il écrit un livre où il dit avoir profité du tourisme sexuel, je trouve ça a minima choquant", a dénoncé le porte-parole du PS.Interrogé sur une possible surexploitation des écrits du ministre par le FN, Benoît Hamon s'est contenté de répondre : "L'affaire existe".

Frédéric Mitterrand a répondu à plusieurs reprises à ses détracteurs, mercredi. A la sortie du Conseil des ministres, puis en marge d'une audition devant l'Assemblée nationale, le ministre de la Culture a renvoyé dos-à-dos les attaques de la gauche et de l'extrême-droite. "Si le Front national me traîne dans la boue, c'est un honneur. Si un député de gauche me traîne dans la boue, c'est une honte pour lui", a-t-il notamment lancé.

Le 6 avril 2005, invité de l'émission "Culture et dépendances", sur France 3, Frédéric Mitterrand était revenu sur ses écrits, comme le rappelle le site Arrêt sur images, vidéo à l'appui.

"Je cours le risque d'amalgames", lançait-il, mais "en vérité, il n'y a aucun rapport", assurait-t-il. "Qu'est-ce que je peux faire aux gens qui le diraient et le penseraient, à part qu'ils n'ont pas bien lu le livre ?", interrogeait encore Frédéric Mitterrand, précisant que, sous sa plume, le terme de "garçons" s'appliquait également aux hommes "de 60 ans".