Minute soude la classe politique contre lui

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RÉACTIONS - D’Ayrault à Copé en allant jusqu'à Le Pen, tout le monde dénonce la une de l’hebdomadaire d’extrême droite.

L’INFO. Pour Jean-Marc Ayrault, trop c'est trop. Le Premier ministre a saisi, mardi, le procureur de la République de Paris, au sujet de la Une de l'hebdomadaire Minute, qui titre, dans son édition de mercredi : "maligne comme un singe, Taubira retrouve la banane". "Cette fois-ci, on ne pourra pas dire qu'on a eu du retard à l'allumage", a confié un proche du Premier ministre à Europe1. Et Jean-Marc Ayrault peut en plus s’enorgueillir d’avoir entraîné l’ensemble de la classe politique dans son sillage.

La majorité tweete sa colère… La gauche a, évidemment, réagi la première pour défendre sa camarade ministre de la Justice. Harlem Désir, patron du Pati socialiste, a crié sa colère sur Twitter

La  ministre des Sports, Valérie Fourneyron, a elle aussi choisi le site de microblogging pour condamner le choix de l’hebdomadaire :

En marge d'un colloque à l'Assemblée nationale, Manuel Valls a quant à lui fait savoir qu’ "on ne peut pas laisser passer cela", quand Barbara Pompili, coprésidente des députés écologistes, a estimé sur BFMTV que "cela montre une perte de valeurs qui fait que le racisme devient de plus en plus décomplexé. Cela me rappelle certaines unes de l'entre-deux-guerres. Ça me fait assez peur de voir ça".

Marisol Touraine, ministre des Affaires sociales et de la Santé, a condensé sa colère en 140 signes :

Plus classique, Arnaud Montebourg s’est rendu sur France inter, mercredi matin, pour dire que "l'abjection a des limites", avant de rendre hommage à la ministre de la Justice, une "grande dame". "Porter atteinte de cette manière mérite la justice. Il y a des cas où la justice peut saisir des journaux - et heureusement! - quand les journaux violent les principes les plus fondamentaux de la République", a encore affirmé le ministre du Redressement productif.

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… et la droite aussi. Après avoir applaudi le discours de François Hollande le 11-Novembre, Jean-François Copé a, cette fois-ci, assuré qu’il soutenait Jean-Marc Ayrault dans sa décision de porter l’affaire devant les tribunaux, car "tous les Français sont choqués qu'un journal ait pu ainsi proférer des propos racistes.. Avec un bémol, tout de même : il ne "laissera pas dire ni sous-entendre que la France est raciste ou que les Français sont racistes".

Le maire de Bordeaux, Alain Juppé, a quant à lui qualifié de "degré absolu de l'abjection" la Une de l'hebdomadaire. Interrogé mercredi sur cette affaire, sur RMC et BFMTV, député UMP Bruno Le Maire s'est dit "révolté", avant d’apporter "son soutien" à la garde des Sceaux. "Je combats tout de la politique de Mme Taubira. Je suis en désaccord complet sur sa réforme pénale, sur un certain nombre de choix qu'elle a fait. Mais je respecte tout de la personne de Christiane Taubira", a lancé l’ancien ministre de l’Agriculture. A l’Assemblée nationale, l’élu filloniste Eric Ciotti a quat à lui dénoncé "une dérive" et Patrick Karam, conseiller (UMP) régional Ile-de-France, a carrément demandé au ministère de l'Intérieur d'"engager la dissolution du journal Minute".

Jean-Christophe Lagarde, porte-parole des députés UDI, a réagi sur Twitter, et avec fermeté :  

Le FN dénonce, lui, une instrumentalisation. La position du Front national était attendue et la réponse est venue mercredi matin du secrétaire général du FN, Steeve Briois, qui a qualifié cette une d’ "inadmissible" et "extrêmement choquante", accusant Minute de "faire en sorte que ses propos soient imputables" au Front national alors que l'hebdomadaire est dans "une stratégie de diabolisation" à son égard.

Après avoir lui aussi dénoncé les mots de Minute, Florian Philippot, tête pensante de Marine Le Pen, a dénoncé une instrumentalisation politique de cette histoire : "Il y a une volonté du pouvoir politique de récupérer ce débat qui devrait rester dans le champ privé", a-t-il accusé.

 

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