• Copié
Margaux Baralon , modifié à
Le ministre des Finances s'est félicité jeudi d'un résultat meilleur qu'espéré, conséquence, selon lui, d'une bonne gestion budgétaire.
INTERVIEW

Le déficit public 2015 va "diminuer beaucoup plus que prévu". Le ministre des Finances, Michel Sapin, l'a annoncé jeudi au micro d'Europe 1. "Nous avions prévu 74 milliards de déficit du budget de l'Etat et nous serons à 70 milliards. C'est 15 milliards de mieux qu'en 2014", a t-il souligné. "Le budget de l'Etat a été géré avec suffisamment de sérieux pour nous permettre de sortir de la crise."

Des économies pour compenser. "Cela reste élevé", a néanmoins reconnu Michel Sapin, pointant les dérapages sous le quinquennat précédent. "C'était déjà élevé en 2008, cela a explosé entre 2009 et 2011. On y a remis de l'ordre progressivement." Le ministre des Finances s'est ainsi fixé pour objectif de "compenser par des économies toute nouvelle dépense", afin d'éviter de creuser le déficit. "Les dépenses supplémentaires en 2016 dans le domaine de la sécurité ont été financées par des économies", a-t-il pointé. De fait, les moyens développés après les attentats de Charlie Hebdo ont été très coûteux. Certains ministères, comme l'Ecologie, ont donc dû se serrer la ceinture. En outre, le budget de la Défense avait pu bénéficier de la réaffectation d'une partie de la vente des fréquences hertziennes, qui a rapporté 2,8 milliards d'euros à l'Etat en 2015.

Un plan pour l'emploi aux alentours de 2 milliards d'euros. Ce sont également des économies qui doivent permettre de financer le plan contre le chômage que François Hollande s'apprête à détailler le 18 janvier prochain. Si Michel Sapin a refusé de chiffrer précisément cette batterie de mesures en faveur de l'emploi, il a estimé que le montant de 2 milliards d'euros ne devait pas être "loin de la réalité". "Ce ne sont pas 2 milliards de déficit supplémentaire mais 2 milliards de dépenses qui seront compensées intégralement par des économies ailleurs", a-t-il assuré.

Passer sous la barre des 3%. L'ultime objectif du gouvernement est de faire repasser le déficit public sous la barre des 3%. Ce seuil, fixé par l'Union européenne, devrait être atteint en 2017. "Nous y serons", a martelé Michel Sapin. Depuis plusieurs années, Paris tente de se plier aux exigences de Bruxelles, en vain. Lorsqu'il était candidat à la présidentielle, François Hollande avait promis de passer sous les 3% dès 2013. Un premier échec. La Commission européenne avait alors accordé, au printemps 2013, un délai de deux ans à la France. Un an plus tard, elle lui en donnait un second, puis un troisième début 2015, au risque d'agacer les autres pays européens. Depuis, Bercy promet que l'objectif de 2017 sera tenu.

Bruxelles toujours sceptique. Pourtant, la Commission européenne est encore loin d'être convaincue. Dans ses dernières prévisions économiques, publiées en novembre dernier, Bruxelles anticipe un déficit français à 3,3% pour l'année d'élection présidentielle. Des chiffres immédiatement contestés par Michel Sapin, qui avait reproché à la Commission européenne de raisonner "à politique inchangée", sans prendre en compte les réformes entreprises par le gouvernement.

>>Retrouvez l'interview de Michel Sapin en intégralité


Livret A, impôts et déficit : Michel Sapin...par Europe1fr