Mélenchon : "Si vous voulez la paix, ne vous trompez pas de bulletin de vote !"

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Jean-Luc Mélenchon a appelé à une démilitarisation mondiale des armes chimiques.
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R.Da. , modifié à
Le leader de la France insoumise, qui tenait meeting à Marseille dimanche, souhaite faire sortir la France de l'OTAN et propose la mise en place d'une "conférence de la paix".

Etape cruciale pour le candidat. Jean-Luc Mélenchon accueillait dimanche ses militants sur le grand port de Marseille, pour un meeting géant, en plein air, lors duquel le leader de la France insoumise, qui talonne désormais François Fillon dans les sondages, espérait éclipser la réunion publique du Sarthois, prévue quelques heures plus tard Porte de Versailles à Paris.

Jean-Luc Mélenchon, un rameau d’olivier à la boutonnière, a été accueilli dans la cité phocéenne sous un soleil resplendissant par une foule de quelque 70.000 personnes - selon son estimation - aux cris de "Résistance !". Dans un discours aux accents particulièrement lyriques, il a commencé par évoquer les victimes des mouvements migratoires, disparues en Méditerranée. "Ecoutez, vous autres ! Taisez-vous ! C’est le silence de la mort !", a-t-il lancé, avant un brève moment de silence pour les migrants disparus en mer.

Le risque d'une guerre. Surtout, Jean-Luc Mélenchon s’est posé en homme de la paix face à "la menace d’une guerre généralisée dont les prémices, dorénavant, sont réunis par la conjonction des armes, des conflits et des chefs violents". "Ces guerres ont eu parfois la religion pour prétexte, mais elles n’ont jamais cessé d’être autre chose qu’une dispute pour accaparer les matières premières. On a vu comment, avec ce prétexte, au Moyen Orient, en Irak et en Syrie, un abominable conflit a éclaté où se sont entremis les importants du monde et les puissances régionales", a déclaré Jean-Luc Mélenchon, ciblant nommément le Qatar, l’Arabie saoudite et les Etats-Unis.

Une démilitarisation mondiale des armes chimiques. Alors que le président américain a fait frapper jeudi des bases syriennes après une attaque chimique contre une ville rebelle, Jean-Luc Mélenchon a dénoncé une "intervention irresponsable". "Elle ne mène à rien, elle n’interrompt rien, elle ne fera qu’aggraver la surenchère guerrière".

Il a également appelé à une démilitarisation mondiale des armes chimiques. "Qui que ce soit qui les utilise, ce sont des criminels, et nous voulons qu’ils soient punis. La France, mieux qu’une autre, sait qu’elle ne veut pas des armes chimiques. C’est le gouvernement français du président François Mitterrand qui a fait signer la convention d’interdiction de l’utilisation des armes chimiques", a voulu rappeler le tribun.

Une "conférence de la paix". Chantre d’une VIème République, Jean-Luc Mélenchon a également fustigé l’actuelle constitution qui donne "le pouvoir au président de la Ve République de commencer une guerre sans avoir de compte à rendre au Parlement avant quatre mois". "Si vous voulez la paix, ne vous trompez pas de bulletin de vote !", a encore lancé le candidat sous les acclamations de la foule.

À l’OTAN, il a notamment proposé de substituer une "conférence de la paix", discutant de tous les problèmes surgissant "de l’Atlantique à l’Oural". "Je vous propose que nous nous retirions des enchaînements mortels et désastreux que contient l’OTAN, et que nous en sortions. Et le plus vite, sera le mieux !". 

" La victoire est à la portée de nos efforts ! "

Une forte dynamique. Portée par les dernières enquêtes d’opinion qui le donnent à 16%, le candidat s’est notamment distingué dans les deux premiers débat de la présidentielle. Jeudi, il est devenu la personnalité politique préférée des Français devant Emmanuel Macron et Alain Juppé, selon une étude Elabe. Après avoir dépassé fin mars Benoît Hamon dans les intentions de vote – le socialiste ayant d’ailleurs indiqué dimanche qu’il apporterait sa voix au candidat en cas de duel Marine Le Pen/Jean-Luc Mélenchon au second tour -, l’eurodéputée vise désormais à doubler le candidat de la droite, plombé par les affaires depuis deux mois.

 

Dans cette campagne présidentielle, "les rôles avaient été distribués, et la France, paraît-il, était vouée à n'avoir à choisir qu'entre deux extrêmes", a relevé le candidat, décrivant d’un côté une extrême droite "condamnant notre grand peuple multicolore à se haïr entre lui-même", et de l'autre "l'extrême marché, sorte de magie noire qui transforme la souffrance, la misère, l'abandon en or et en argent". "Vous voici, vous autres, le peuple central, celui qui aspire à vivre de son travail, de ses inventions, de ses poèmes, de son goût d'amour pour les autres. Et vous avez maintenu allumée sous la cendre la braise qui dorénavant incendie de nouveau nos clameurs et nos enthousiasmes", a déclaré Jean Luc Mélenchon. "La victoire est à la portée de nos efforts !", a-t-il assuré.