Mélenchon "est resté scotché dans les années 30"

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et Caroline Roux , modifié à
L’INFO POLITIQUE - Les amis socialistes du leader du Front de gauche rejettent sa main tendue.

L’INFO. Rien ne va plus pour Jean-Luc Mélenchon. Dans notre sondage exclusif sur les élections municipales à Hénin-Beaumont, qualifiée par le trublion de la gauche de "terre de combat contre le FN", le Front de gauche n’obtient que 5% des voix. Un camouflet. Pierre Laurent et les communistes ne sont plus sur la même longueur d’ondes que lui, et son appel du pied aux déçus du Parti socialiste, lancé la semaine dernière, est en train de faire pschitt, comme le raconte Caroline Roux, éditorialiste politique d’Europe 1. Jean-Luc Mélenchon, un homme de plus en plus seul. 

"Un délire robespierriste et chavezien". "Je souhaite que l'on fasse un rassemblement, une convergence de toutes les oppositions de gauche qui existent aujourd'hui". Ainsi parlait le patron du Parti de gauche, sur France 2 la semaine dernière. Une proposition loin d’emballer ses anciens camarades, pas tendres avec lui. "Il s’est ‘groupusculisé’, il est resté scotché dans les années 30", estime ainsi un ami socialiste avec lequel il a un passé trotskiste. "J’ai cessé de le voir quand il est parti dans un délire robespierriste et chavezien", complète un cadre des écologistes, que Mélenchon aurait bien aimé rallier à sa cause. Avant de tordre le cou à l’idée qu’il y a des beaucoup d’alliances entre le Parti de gauche et les écolos aux municipales : "c’est le cas dans 1,5% des villes de plus de 30 000 habitants. Bref pas grand-chose".

"Il vire les gens autant qu’un évêque peut en bénir". L’attitude personnelle de Jean-Luc Mélenchon, très critique à l’égard de la majorité et pas tendre avec ses alliés, a fait hésiter ceux qui pensaient pouvoir le rejoindre. "Il vire les gens autant qu’un évêque peut en bénir. Il pense qu’il faut couper les branches mortes", résume une de ses vieilles connaissances, qui pense ici à cette tête de liste du Parti de gauche congédiée pour avoir pris un verre avec un UMP. Pierre Laurent peut lui aussi en témoigner. Mécontent de voir le PCF partir aux côtés du PS dans certaines villes, comme à Paris, "Meluch" a grondé. Alors quand il annonce l’organisation d’une marche nationale contre l’extrême-droite, c’est Olivier Besancenot qu’il invite à défiler à ses côtés. De là à penser que les communistes lui redonnent les clés de la boutique pour la prochaine élection présidentielle… Les socialistes, François Hollande en tête, devraient en tout cas œuvrer dans la coulisse  pour pousser la candidature de Pierre Laurent. 

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