Méga-fichier : Cazeneuve pense qu'un débat aurait dû avoir lieu "en amont"

Bernard Cazeneuve ouvre la porte à un débat sur le méga-fichier qui fait débat au sein du gouvernement
Bernard Cazeneuve ouvre la porte à un débat sur le méga-fichier qui fait débat au sein du gouvernement © Thomas SAMSON / AFP
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avec AFP , modifié à
Le ministre de l'Intérieur a convenu qu'un débat était nécessaire autour de l'épineux dossier du méga-fichier.

Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a convenu mardi qu'un débat consacré au méga-fichier regroupant les données personnelles des Français aurait dû avoir lieu "en amont".

Toutes les précautions sont prises pour garantir les libertés. "J'en conviens", un débat "n'a pas eu lieu en amont (...) dès lors qu'il est souhaité nous l'organisons", a déclaré le ministre devant la commission des lois à propos de ce projet controversé qui divise jusqu'au sein du gouvernement. "Nous pensons bien faire", nous "prenons toutes les précautions" pour garantir les libertés, a-t-il réitéré. "Nous n'avons rien à redouter" et "sollicitons nous-mêmes le débat" public qui aura lieu mercredi à l'Assemblée nationale à l'issue de la séance des questions au gouvernement.

Des divergences entre Cazeneuve et Lemaire. Le ministre de l'Intérieur a également réaffirmé que les Français "pourront s'opposer" au "transfert numérique de leur empreintes" digitales "dans la base" de ce fichier comme il l'avait indiqué vendredi dernier. Bernard Cazeneuve et la secrétaire d'État au Numérique, Axelle Lemaire, s'étaient publiquement affrontés sur ce dossier la semaine dernière et ont fait état vendredi d'"évolutions" destinées à renforcer les garanties individuelles afin de rassurer les critiques sur de possibles déviances.

Un décret signé "en catimini". Axelle Lemaire avait exprimé de vives réserves sur ce méga-fichier, évoquant un décret "pris en douce par le ministère de l'Intérieur" au moment du week-end de la Toussaint et un "dysfonctionnement majeur". Bernard Cazeneuve, devant les sénateurs, a indiqué à ce sujet qu'il avait "signé" le décret le "jour où il m'a été présenté" et pas "en catimini". "Je ne suis pas plus en catimini à la Toussaint qu'à la Pentecôte", a-t-il ironisé, il n'y a pas de "perversité du jour férié au ministère de l'Intérieur !"

Ce méga-fichier pourrait concerner 60 millions de Français. Face à la montée de la polémique, il avait proposé mardi dernier la tenue d'un débat parlementaire sur le méga-fichier baptisé "Titres électroniques sécurisés" (TES). Objet d'un décret paru le 30 octobre au Journal officiel, il réunit dans une seule base de données (identité, couleur des yeux, domicile, photo, empreintes digitales...) les détenteurs d'un passeport et d'une carte d'identité et concerne potentiellement près de 60 millions de Français.