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J.D , modifié à
Alors que François Hollande présente lundi de nouvelles mesures contre le chômage, le président du directoire du groupe Publicis estime que la France fait fausse route sur le sujet depuis quarante ans. 
INTERVIEW

"Nous avons le double du chômage de l’Allemagne ou de Angleterre. Ce n’est pas par hasard". Interrogé dans la Matinale d'Europe 1 sur les mesures contre le chômage que François Hollande présente lundi, Maurice Lévy, président du directoire du groupe Publicis, estime que la France privilégie trop la lutte contre le chômage et pas assez la création d'emplois.

"Nous déstabilisons les chefs d’entreprises, surtout les petits". "Depuis quarante ans, nous nous intéressons au chômage et nous prenons des mesures de traitement du chômage. Au lieu de nous intéresser à l’emploi et de prendre des mesures qui vont créer de manière durable des emplois", a affirmé l'homme d'affaires. Maurice Lévy estime que "nous ne prenons pas les mesures qu’il faut" et que "nous changeons chaque fois qu’il y a un nouveau gouvernement".  De ce fait, selon lui, nous "déstabilisons les chefs d’entreprises, surtout les petits" : "les grands, on s’en fout", a-t-il souligné.

"Je préfère beaucoup beaucoup d'emplois précaires à beaucoup beaucoup de chômage". Et c'est notamment vers ces petits chefs d'entreprise qu'il faut se diriger, selon Maurice Lévy, si on veut relancer l'emploi. "Il faut donner confiance aux petits chefs d'entreprise, en supprimant ou en élargissant les seuils. Un seuil c'est dix emplois, ce qui fait que les gens sont très inquiets", explique-t-il. Il faut également pour lui "permettre la flexibilité du travail et du contrat, en simplifiant le droit social et en faisant en sorte que les gens puissent recruter quand ils ont en envie". "Pour dire les choses de manière simple : je préfère beaucoup beaucoup d'emplois précaires à beaucoup beaucoup de chômage", a-t-il conclu.