Martin Hirsch : “pas un livre de délation“

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L’ex-commissaire aux Solidarités actives dément tout règlement de comptes.

“J’écris tout haut ce que beaucoup pensent tout bas“, s’est justifié l’ancien Haut commissaire aux solidarités actives contre la pauvreté, Martin Hirsch, jeudi matin sur Europe 1. Invité pour présenter son livre, Pour en finir avec les conflits d'intérêts, principalement dans la vie politique et la haute administration, il a défendu l’idée “d’une loi qui fasse de la prévention“, obligeant les élus à rédiger une déclaration d’intérêts.

Martin Hirsch, qui a eu des échanges vifs avec Jean-François Copé et Gérard Longuet, affirme ne pas chercher à régler ses comptes. "Ce n'est pas un livre de délation, c’est un livre de propositions", qui a été rédigé pour "faire en sorte qu’il y ait des règles qui soient satisfaisantes pour la démocratie", a-t-il ainsi soutenu.

Martin Hirsch justifie son combat par l’actualité récente, qui a vu la mise en cause d'Eric Woerth dans l’affaire Bettencourt, ou encore d'Henri Proglio pour sa double casquette à la tête d’EDF et de Veolia. “Est-ce que vous avez lu une seule proposition sur comment est-ce qu’on peut mettre fin, prévenir les conflits d’intérêts ?“, s’est-il interrogé.

“Un livre de proposition“

Accusé d'avoir enfreint les règles de confidentialité de la Commission pour la transparence financière de la vie politique, dont il a été membre, Marint Hirsch se défend de tout règlement de compte personnel.

"Je ne dévoile aucune donnée qui soit couverte par le secret", a-t-il martelé :

“Je suis un non-violent, je n’aime pas les polémiques, je n’aime pas attaquer, je n’aime pas être attaqué“, a poursuivi l’ex-commissaire aux Solidarités actives.

Pour une déclaration d’intérêt

“Ce qui me choque beaucoup plus, c’est que la Commission pour la transparence financière de la vie politique, qui a été mise en place il y a 15 ans (…) demande au Parlement d’avoir accès aux revenus des responsables qu’elle contrôle, et c’est resté lettre morte“, a-t-il dénoncé.

Pour lutter plus efficacement contre ces conflits d’intérêts, “il me semble qu’il y a deux solutions“, a-t-il poursuivi, avant de proposer : “on ne peut pas avoir d’activité privée pour une grande entreprise“ lorsqu'on est haut fonctionnaire. D'autre part, “ces activité doivent être déclarées. On doit savoir quel client a un député de telle sorte qu’il ne puisse jamais défendre un amendement qui soit lié à l’intérêt de cette entreprise“.