Marseille : le PS espère rebondir

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Les socialistes ont survécu à des élections périlleuses mais doivent sortir de l’affaire Guérini.

Les socialistes marseillais sont soulagés. Non seulement le FN ne s’est pas imposé dans les cantons de la cité phocéenne, mais en plus le président PS du conseil général des Bouches-du-Rhône a esquissé ce qui pourrait ressembler à une sortie de crise : englué dans l’enquête judiciaire sur son frère, Jean-Noël Guérini a promis qu'il quitterait la tête de la Fédération socialiste départementale s'il est réélu à la tête du Conseil général.

Le PS s’en sort face au FN

Dans les Bouches-du-Rhône, les socialistes ont dû faire face à la montée du FN lors les élections cantonales. Le parti de Marine Le Pen a pu se maintenir au second tour dans 25 cantons mais, au final, il ne s'est imposé dans aucun d’entre eux au second tour.

Avec un score de 39,35%, le PS ne perd "que" deux cantons et conserve une majorité de 31 sièges au Conseil général. Les socialistes conservent donc le département, mais le malaise persiste et le chef de file du PS local l’a compris.

Jean-Noël Guérini veut se faire plus discret

En situation délicate depuis quelques semaines du fait de l'incarcération de son frère et d'un rapport incendiaire d'Arnaud Montebourg sur le fonctionnement de la fédération du PS, Jean-Noël Guérini, a en effet annoncé dimanche soir qu'il quitterait la tête de la Fédération socialiste départementale s'il est réélu à la tête du département.

"Je constate que les électeurs n'ont pas été dupes des manœuvres et des outrances de MM. (Renaud) Muselier et (Bruno) Gilles", deux élus UMP de Marseille dont les "attaques incessantes, leur volonté sans cesse répétée d'entonner l'air de la calomnie et d'en faire une arme de campagne, n'a pas permis de cacher la pauvreté et l'insuffisance de leurs propositions politiques", a-t-il déclaré dimanche soir. Un moyen pour Jean-Noël Guérini de régler ses comptes, mais aussi de faire rebondir le PS.

Guérini "doit en tirer les conséquences"

Car le PS marseillais est miné par l’affaire des frères Guérini, qui ne cesse de faire la une de la presse locale. Les élections cantonales passées, il est désormais grand temps de renouveler la direction de la fédération. Certains au PS ont d’ailleurs fait passer le message lundi. Le député PS de Paris Jean-Marie Le Guen a estimé lundi sur Europe 1 qu'il "y a un malaise pour lui-même et pour l'intérêt de la gauche. Il doit en tirer les conséquences, au moins momentanément, et se mettre sur le côté (...) Politiquement, l'intérêt de la gauche est de montrer que ceux qui sont l'objet de polémiques y répondent sereinement".

Bien qu’ayant traversé sans trop de dommages des élections qu’on annonçait dangereuses, le PS marseillais se voit contraint de tourner la page pour espérer rebondir.