Marine Le Pen 2:18
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Mathilde Durand , modifié à
Les députés de l'opposition se mobilisent contre la réforme des retraites. Les partis de gauche se sont unis pour déposer une motion de censure contre le gouvernement dès l'ouverture des débats. Marine Le Pen, réagit sur Europe 1 et se prononce sur la possibilité d'un tel vote par les députés RN. 
INTERVIEW

La mobilisation des députés de l'opposition contre la réforme des retraites continue à l'Assemblée nationale. Alors que le texte sera étudié le 17 février dans l'hémicycle, la commission spéciale peine à se prononcer sur les 22.000 amendements déposés. Un blocage assumé de la part des opposants, notamment ceux de la France Insoumise. Les trois groupes de gauche se sont mis d'accord pour déposer une motion de censure contre le gouvernement dès l'ouverture des débats. Seront-ils suivis par les députés du Rassemblement national ? Marine Le Pen réagit mercredi sur Europe 1. 

"Je n'exclus absolument rien, on n'est pas sectaires"

"S'il y a une motion réclamant un référendum évidemment je la voterai. J’ai été la première dans cette affaire des retraites à réclamer que ce soit le peuple Français qui s’exprime. Je n’exclus absolument rien, on n’est pas sectaire. Quand un texte va dans le bon sens, on le vote, on regarde assez peu les étiquettes de provenance des amendements ou des motions proposées", déclare Marine Le Pen. "Et nous sommes une exception : en face, même quand le texte que nous proposons est bon, ils préfèrent voter contre et le déposer à leur nom, plutôt que de voter avec nous. Je trouve que c’est un fonctionnement démocratique critiquable de leur part."

Interrogée sur les critiques de La France insoumise, qui reproche aux députés du Rassemblement national leur absentéisme au sein de la commission spéciale, Marine Le Pen s'est défendue. "Nous avions un député à la commission spéciale. Il a été présent un certains nombres de jours, d'autres il ne pouvait pas. Mais il a joué parfaitement son rôle", se défend la présidente du Rassemblement national. "De toute façon, nous savions que nous ne pouvions pas aller au bout de ces amendements, et que c'est le texte du gouvernement qui sera en discussion devant la plénière à l'Assemblée."

Un référendum pour trancher la réforme des retraites

Le 17 et 20 février prochain, deux journées de mobilisation contre la réforme des retraites ont été annoncées. Marine Le Pen affiche son soutien. "Je soutiens toutes les contestations exprimées à l’égard d'une réforme des retraites dont je considère qu’elle va avoir des conséquences très graves sur précarité des retraités. Je pense que la baisse du pouvoir d’achat va être massive, que la méthodologie choisie par le gouvernement est faite pour baisser massivement le montant des pensions. Pour laisser les Français dans un flou et une opacité totale sur leur fin d’existence. Tous ceux qui s'opposent à cette réforme des retraites ont mon soutien."

La réforme des retraites suscitent des tensions à l'égard des députés. La présidente de la commission spéciale, Brigitte Bourguignon, dénonçait des insultes, menaces sur les réseaux sociaux. Certaines permanences d'élus LREM ont également été dégradées. "Il y a un moyen d’éviter cette tension : c’est le référendum", rétorque Marine Le Pen, tout en dénonçant les violences. "C’est dans notre Constitution. Soit on respecte la Constitution et on met en place le référendum, soit Emmanuel Macron continue d’agir contre le peuple français, de faire passer des réformes auxquelles une majorité de Français sont opposés. Il ne faut pas s’étonner si cela suscite des tensions."