Marine Le Pen sollicite le soutien de Gaston Flosse

Elle souhaite "développer l'autonomie de la Polynésie française".
Elle souhaite "développer l'autonomie de la Polynésie française". © PATRICK KOVARIK / AFP
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avec AFP
Dans une lettre datée du 13 mars, Marine Le Pen a demandé le soutien de l'ancien président de la Polynésie française Gaston Flosse. 

Marine Le Pen a demandé le soutien du parti de l'ancien président de la Polynésie française Gaston Flosse, dans une lettre datée du 13 mars, rendue publique mardi en Polynésie par Tahititoday, un blog proche de Gaston Flosse. Dans ce courrier, Marine Le Pen "approuve les orientations" de la profession de foi rédigée par le Tahoeraa Huiraatira, le parti de Gaston Flosse. Cette profession de foi avait été envoyée aux candidats.

33 élus polynésiens ont accordé leur parrainage. "Il me semble que les engagements que je prends sont de nature à permettre au Tahoeraa Huiraatira de soutenir avec conviction et sérénité ma candidature à la Présidence de la République" conclut-elle dans son courrier. Le Tahoeraa a jusqu'à présent refusé de communiquer sur ses échanges avec le FN, mais 33 élus polynésiens, pour la plupart proches du parti de Gaston Flosse, ont déjà accordé leur parrainage à Marine Le Pen. Ce soutien pourrait apporter plusieurs dizaines de milliers de voix à la candidate : en Polynésie française, les électeurs suivent traditionnellement les consignes de vote des principaux chefs de partis locaux.

Trois principaux partis. Le président du parti Te Nati FNP, Eric Minardi, représente le Front National en Polynésie. Il nuance le rapprochement des deux partis : "Aujourd'hui, le Tahoeraa n'a pas encore donné sa position et de toute façon, nous aurons nos candidats aux législatives, et ils auront les leurs" a-t-il déclaré. La Polynésie française compte trois principaux partis. Le Tavini, parti indépendantiste, présente son leader Oscar Temaru à la présidentielle, mais il n'a pour le moment obtenu que 82 parrainages. Le Tapura de l'actuel Président de la Polynésie française Edouard Fritch, soutient François Fillon. Et le Tahoeraa de Gaston Flosse, malgré l'inéligibilité de son chef après une condamnation dans une affaire d'emplois fictifs, reste bien implanté en Polynésie française.

Elle s'engage a appliquer les mesures décidées par Chirac. Gaston Flosse a été le premier président de la Polynésie française autonome, en 1984. Ce proche de Jacques Chirac a ensuite présidé la collectivité à de nombreuses reprises. Cofondateur du RPR, il s'est brouillé avec Nicolas Sarkozy lorsque celui-ci était président. Gaston Flosse l'a même tenu responsable de ses nombreuses poursuites judiciaires. Mais il l'a soutenu lors de la primaire de la droite et du centre, après avoir vu son soutien repoussé par Alain Juppé. Dans son courrier, Marine Le Pen insiste sur les problématiques locales. Sur les essais nucléaires, elle s'engage "à remettre en application l'ensemble des mesures décidées, en son temps, par Jacques Chirac".

En 1996, à la fin des essais, il avait garanti à la Polynésie une rente annuelle de 150 millions d'Euros. Marine Le Pen assure aussi que l'Etat consacrera, sous sa présidence, les "moyens nécessaires à la réparation des conséquences de toutes nature de ces essais, sur les personnes comme sur l'environnement et l'économie du pays". Dans la droite ligne des aspirations de Gaston Flosse, elle souhaite "développer l'autonomie de la Polynésie française" tout en maintenant la collectivité au sein de la France.