Marine Le Pen rame avec ses signatures

Marine Le Pen est à la recherche des 500 parrainages en vue de la présidentielle de 2012.
Marine Le Pen est à la recherche des 500 parrainages en vue de la présidentielle de 2012. © Maxppp 930X620
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MS avec Aurélie Herbemont , modifié à
La course aux parrainages pour 2012 s’annonce plus difficile que prévu pour le FN.

"On rame avec les signatures". Les proches de Marine Le Pen l’avouent à demi-mot. Alors que la présidente du Front national se maintient à un niveau élevé d’intentions de vote, ce qui fait d’elle le potentiel "troisième homme" de 2012, elle risque de se heurter à un obstacle : les parrainages de 500 élus nécessaires pour se présenter à la présidentielle. Les signatures devront être présentées le 16 mars prochain, au plus tard.

L'entourage de Marine Le Pen "préoccupé"

L’entourage de Marine Le Pen refuse de dire exactement combien elle a obtenu de promesses de signatures jusqu’à aujourd’hui. Mais un dirigeant du FN admet être loin du compte. Il ne se dit "pas encore inquiet", mais "préoccupé" par la situation. Et ce, alors que le parti estimait, il y a de ça quelques mois, que les signatures seraient plus faciles à obtenir pour la candidature de Marine Le Pen que pour celle de son père lors de la dernière présidentielle.

Pour appeler les élus à l’aide, la candidate va profiter du Salon des maires qui se tient à partir de mardi à Paris. Trois jours après avoir présenté son projet pour la présidentielle, Marine Le Pen tiendra ainsi une conférence de presse pour réclamer l’anonymat des parrainages.

Aujourd’hui, le Front national - comme beaucoup d’autres petits partis - dénoncent le fait que les noms des élus accordant leur signature apparaissent au Journal officiel. "Avec un isoloir, aucun problème", explique un cadre du parti d’extrême-droite se référant aux sénatoriales, où le FN a recueilli "plus de 1.200 voix, donc le potentiel existe".

"Les soutiens étant rendus publics, de moins en moins de maires donnent leur signature aux candidats, pour ne pas avoir d'ennuis", estimait Marine Le Pen le 23 octobre dernier, dans Le Parisien. Députés, sénateurs, maires, conseillers généraux ou encore conseillers régionaux refuseraient de signer "à cause de pressions" et de "chantages de subventions", dénonce le FN qui récuse toute stratégie de "victimisation". Et en raison de ces possibles désistements, le parti avoue viser entre 700 et 800 signatures pour assurer les 500 nécessaires.

Distribution de tracts au programme

Le Salon des maires sera également l’occasion pour les militants de distribuer des tracts de présentation de la candidate. Mais pas seulement : ils les accompagneront d’une lettre de maires qui acceptent de parrainer Marine Le Pen. Quant aux cadres départementaux, ils vont être chargés d’une nouvelle mission : aller voir les maires qui ont parrainé des petits candidats lors des scrutins précédents, de Philippe de Villiers à Gérard Schivardi, pour les convaincre de donner leur signature à la candidate de l’extrême-droite.

Quant à ceux qui ont d’ores et déjà promis leur signature à la candidate, ils sont bichonnés. L’un des proches de Marine Le Pen a confié à Europe 1 qu’elle leur envoie son autobiographie dédicacée et appelle "tous ceux qui souhaitent lui parler". L’objectif est affiché : "qu'ils ne se dégonflent pas en février".