Marine Le Pen, l'impossible renoncement aux élections législatives

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Marine Le Pen se présentera pour la 3e fois dans la 11e circonscription du Pas-de-Calais, à Hénin-Beaumont. © Capture d'écran TF1
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Maxence Lambrecq avec Kévin Thuilliez , modifié à
La présidente du Front national est bien candidate aux élections législatives à Hénin-Beaumont. 

Finalement, Marine Le Pen est bien candidate aux élections législatives dans la 11e circonscription du Pas-de-Calais, à Hénin-Beaumont. Après avoir longuement hésité, elle a annoncé sa décision jeudi soir sur TF1. Retour sur un choix compliqué.

"Tu es épuisée, ce n’est pas raisonnable". Elle a failli jeter l’éponge et rester confortablement présidente du groupe FN  au Front national. Elle a aussi hésité pour éviter une nouvelle bataille électorale après une présidentielle éprouvante. "Garde de la hauteur", lui conseillait encore son beau-frère et conseiller Philippe Olivier, il y a quelques jours. "Tu es épuisée, ce n’est pas raisonnable", ajoutait le député du Gard Gilbert Collard. "Il faut que tu tiennes ce parti en pleine ébullition et si tu échoues, ça sera une catastrophe", osait même un de ses fidèles.

Entendu sur europe1 :
On ne vote pas pareil pour un quidam que pour Marine Le Pen

Peut-elle perdre ? A Hénin-Beaumont, elle se présentera dans une circonscription plutôt confortable. Et pour cause, la candidate FN avait recueilli 58,17% des suffrages exprimés au second tour de la présidentielle face à Emmanuel Macron. Elle est même arrivée en tête dans 13 des 14 communes qui composent la 11e circonscription du Pas-de-Calais. Sa candidature est déjà très bien perçue sur place. "On ne vote pas pareil pour un quidam que pour Marine Le Pen", explique un sympathisant frontiste. Le maire de la commune, Steeve Briois est d’ailleurs confiant pour cette élection. "C’est beaucoup plus facile parce qu’il y a cinq ans, nous n’avons pas remporté la ville d’Hénin-Beaumont", assure l’élu du Pas-de-Calais.

Malgré tous ces paramètres favorables, Marine Le Pen prend tout de même un risque en s’alignant dans une circonscription où elle a déjà perdu à deux reprises, en 2007 et en 2012. Elle sait que le front républicain sera fort au contre elle au deuxième tour.

Pourquoi y aller ? Cette fois, elle n’a pas le droit à l’erreur. Alors, pourquoi prendre un tel risque ? Marine Le Pen a certainement besoin de rebondir après la claque du second tour de la présidentielle. L’abandon de sa nièce – Marion Maréchal-Le Pen a choisi de se mettre en retrait de la vie politique – y a certainement contribué. Si elle gagne, la présidente du FN n’aura personne pour la contrarier à l’Assemblée nationale. Elle pourra aussi gagner en visibilité pour tenter de devenir une des figures de l’opposition.