Marine Le Pen fustige "l'injustice" de la politique d'Emmanuel Macron depuis un an

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avec AFP
La présidente du Front national a dénoncé sur Radio Classique lundi la "fascination" du chef de l'État "pour les pouvoirs de l'argent (qui) est très contraire à l'esprit français".

Marine Le Pen a fustigé lundi la politique "profondément injuste" menée depuis un an par son ancien adversaire au second tour de la présidentielle Emmanuel Macron. "La politique qu'il mène est profondément injuste. En réalité c'est une politique qui vise à répondre aux sollicitations d'une ultraminorité de Français", soit "les premiers de cordée", a estimé sur Radio Classique la présidente du Front national en reprenant une métaphore du président français.

"Fiscalement, une ultraminorité de Français, ceux qui n'avaient pas besoin d'être aidés, ont été très lourdement aidés" tandis que "les classes populaires et les classes moyennes se sont retrouvées à nouveau avec un poids fiscal pesant sur eux qui, pour certains, est insupportable", a estimé la finaliste de la présidentielle.

"Macron a fait le choix de la dérégulation". La députée du Pas-de-Calais a dénoncé la "fascination" du chef de l'État "pour les pouvoirs de l'argent (qui) est très contraire à l'esprit français". Quand Emmanuel Macron "dit que les riches n'ont pas besoin de président, c'est comme si les très riches n'étaient pas des citoyens, comme s'ils ne devaient pas se soumettre à la règle commune". Emmanuel Macron "a fait le choix de la dérégulation totale, en quelque sorte de l'ultralibéralisme, celui qui est en train d'être abandonné dans le monde entier, (...) en Chine, aux États-Unis, en Inde, par toutes les grandes nations qui ont pris conscience que la défense de l'identité est une forme de protectionnisme intelligent et nécessaire parce que la mondialisation doit être régulée", a-t-elle fait valoir.

La France doit rester "non-alignée". Elle a aussi déploré qu'Emmanuel Macron ait "une infinie confiance en lui-même" et "ne doute pas". Or "si on ne doute pas, on n'écoute pas, on n'entend pas et on se retrouve avec un président qui apparaît comme totalement coupé des préoccupations du peuple français", selon elle. La dirigeante frontiste a estimé que la France "ne sortait pas grandie" des choix d'Emmanuel Macron de frapper la Syrie ou de ses déplacements comme aux États-Unis. "La France c'est le chef des pays non alignés. Ça a été ça et ça doit rester ça", a-t-elle jugé. Marine Le Pen a enfin qualifié de joie "en demi-teinte" le fait d'avoir engrangé au second tour près de 11 millions de voix, un record pour son parti, et admis une "déception de ne pas gagner, de ne pas pouvoir appliquer (ses) idées".