Marine Le Pen cible Macron, "prêt à toutes les compromissions"

Marine Le Pen en meeting à Clairvaux-les-Lacs, le 17 février 2017 ( 1280 x 640 ) JEAN-PHILIPPE KSIAZEK / AFP
Marine Le Pen en meeting à Clairvaux-les-Lacs, le 17 février 2017. © JEAN-PHILIPPE KSIAZEK / AFP
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Maxence Lambrecq avec L.F.R , modifié à
La candidate du FN prend au sérieux la candidature d'Emmanuel Macron, alors qu'elle juge que la victoire de François Fillon semble "s'éloigner". 
REPORTAGE

Marine Le Pen a tenu vendredi soir une réunion publique dans un village du Jura, Clairvaux-les-Lacs. Devant la salle des fêtes, la candidate du FN a été accueillie par environ 300 opposants. Mais il y avait deux fois plus de monde à l’intérieur de la salle, où Marine Le Pen a notamment lancé des attaques contre Emmanuel Macron, et appelé à la mobilisation générale, comparant cette élection à un "combat de civilisation".

De la moquerie à la prise au sérieux. La candidate FN, qui se moquait ouvertement d'Emmanuel Macron en septembre dernier en le comparant à une "petite bulle", suit à présent tous ses faits et gestes. Car il est devenu un adversaire : "pourquoi croyez-vous qu'Emmanuel Macron est allé en Algérie ? Pour expliquer que la colonisation est un crime contre l'humanité. Mais il est y allé pour promettre des visas, encore plus de visas. Quelques jours plus tôt, il nous avait expliqué qu'il n'y avait pas de culture française... Il cherche les bulletins de vote et pour cela ces gens sont prêts à toutes les compromissions", a-t-elle tonné.

Pas un mot sur Jean-Luc Mélenchon. La présidente du FN démontre ainsi qu'elle prend la candidature de Macron au sérieux, et qu'elle ne croit plus vraiment en la victoire de François Fillon : "c'est une perspective qui semble s'éloigner", a-t-elle déclaré. Tous ses adversaires ont donc eu droit à une attaque, mais pas un mot n'a été prononcé sur Jean-Luc Mélenchon, ni même une allusion, car ses électeurs "nous rejoindront au second tour", veut croire un cadre du FN. "Mélenchon, au fond, on en a besoin", estime-t-il.

Un "combat de civilisation". La candidate du FN s'est, en revanche, bien gardée de commenter l'affaire de ses emplois présumés fictifs au Parlement européen, préférant centrer son discours sur la nécessité, selon elle, du sauvetage de la civilisation française. "Notre pays, notre peuple sont merveilleux, nous devons tout faire pour les défendre l'un et l'autre. Supprimer les zones de non-droit, (...) retrouver la joie de faire des enfants (...). J'ai besoin de chacun d'entre vous pour mener cette bataille, elle est essentielle, c'est un combat de civilisation que nous menons, sauver la civilisation française", a-t-elle déclaré. 

Marine Le Pen, qui tiendra neuf grandes réunions publiques d'ici au premier tour, dispose quoiqu'il en soit d'un socle électoral fort. Elle est régulièrement créditée de 25 à 26% des voix dans les sondages au premier tour de l'élection présidentielle.