Mariage gay : ces phrases qui resteront

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VIDÉOS - Les parlementaires ont bataillé pendant deux semaines. Qu’en reste-t-il ?

110 heures de discussions, 24 séances - de jour comme de nuit -, 4.999 amendements examinés en presque deux semaines, le débat sur le mariage pour tous a monopolisé l’attention médiatique. Avant le vote solennel de mardi, Europe1.fr a regardé dans le rétroviseur pour se souvenir de ces phrases qui ont fait le bonheur des commentateurs. Et des téléspectateurs, nombreux à suivre ce débat de société.

"Nous sommes fiers de ce que nous faisons!"

Tête de pont de la majorité sur ce dossier, Christiane Taubira prononce un discours d’ouverture qui marque les esprits à gauche. "Nous proclamons par ce texte, l'égalité de tous les couples et de toutes les familles", a annoncé Christiane Taubira lors de cette prestation saluée et applaudie. "Qu'est-ce que le mariage homosexuel va enlever aux hétérosexuels?", interroge-t-elle, "Rien!" répond la gauche en chœur.

Christiane Taubira : le mariage pour tous sera...par PartiSocialiste

Quand Le Roux fait "un numéro de clown"

Après s'en être pris à Christiane Taubira, Christian Jacob, le patron des députés UMP attaque le chef des députés socialistes. Une attaque comme l’UMP en a lancé des dizaines pendant deux semaines. "Monsieur Le Roux, on vous voit venir ici : toutes les deux heures, vous venez pendant un quart d'heure faire un numéro de clown". Ce à quoi ce dernier répond un peu plus tard: "j'ai trouvé, qu'après trente heures, le président Jacob faisait état d'une grande imagination pour dire 'clown'; je voudrais lui apporter pour la suite des débats un nombre de synonymes, s'il en a besoin : comique, fantaisiste, farceur, guignol, pitre ou zouave". "Clown n'est pas un insulte, mais un métier noble, à condition qu'il soit exercé avec talent", rétorque Christian Jacob.

Taubira et "les tapettes" de Douillet

Répondant au député UMP, qui avait accusé peu auparavant le gouvernement de "saccager la vie d'enfants à des fins électoralistes", Christiane Taubira cite des extraits de l'Ame du Conquérant, autobiographie de David Douillet : "oui je suis misogyne mais tous les hommes le sont sauf les tapettes. Pour moi, une femme qui se bat au judo ou dans une autre discipline, ce n'est pas valorisant". "Cela devrait vous inciter à plus de nuance et de modestie", lui lance-t-elle, sous les vivas de la majorité.

L’affaire du "triangle noir"

"Le temps du triangle rose est terminé !". Avec cette formule, qui rappelle la condition homosexuelle sous les nazis, Christian Assaf, élu socialiste de l'Hérault, crée la polémique. Il est suivi quelques jours plus tard sur ce terrain glissant par le député UMP Elie Aboud.  "Il y a un pédopsychiatre qui est reconnu, et on peut pas le soupçonner de consanguinité politique avec nous, qui alerte toute la société. Vous savez, madame la garde des Sceaux, ce n'est pas du triangle rose qu'il parle, mais d'un triangle noir, avec inscription SOS Danger." "Je trouve juste inqualifiable de faire un mot d'esprit sur une expression pareille. Vous dites 'ce ne sera pas le triangle rose', et vous ajoutez 'ce sera le triangle noir'. Je veux juste croire que c'est fortuit, c'est inqualifiable", réagit la ministre de la Justice.

Elie Aboud évoque le "triangle noir" à l...par LeLab_E1

Le fou rire de Taubira

La fatigue s’est aussi fait sentir dans l’hémicycle. Au bout d’une semaine éprouvante, les traits sont tirés, les propos parfois hésitants. Christiane Taubira, en première ligne dans le débat, n’échappe pas à la règle. La garde des Sceaux commence ainsi à répondre au député UMP Philippe Gosselin qui vient d'employer l'expression "petits bouts". Mais un fou rire l’empêche de continuer. Christiane Taubira n'arrive pas à s'arrêter, se pince le nez mais rien à faire, le fou rire l'emporte. La ministre de la Justice retourne donc à sa place, sous les rires des parlementaires.

Taubira part en fou rire à l'Assembléepar LeNouvelObservateur

Le sexe du père Noël

Au troisième jour des débats, le député UMP Jean-Pierre Door s’avance au micro et lâche ce petit trait d’humour. "Le mariage pour tous, c'est comme dire que le Père Noël est une femme". Un argument que ne manque pas de relever la ministre de la Famille, Dominique Bertinotti. "Je ne savais pas qu’on allait discuter du sexe du père Noël mais mon collègue Alain Vidalies (ministre des Relations avec le parlement, ndlr) est très rassuré d’enfin savoir quel est le sexe du Père Noël", lance-t-elle.

Jean-Pierre Door, le mariage homosexuel et le...par LeLab_E1

Une "remise en cause des droits de l'homme"

Privée de débat car non élus, Christine Boutin, opposante numéro 1 au mariage pour tous comme elle l’était déjà pour le Pacs, trouve des tribunes dans les médias pour faire passer son message, comme ce vendredi 1er février sur Public Sénat : "le problème du mariage homosexuel, c’est le faux nez de la fin des droits de l’homme dans la république française", juge-t-elle. C’est beaucoup plus important et ça dépasse le problème de l’homosexualité. C’est le problème de nos principes fondamentaux, qui ont été consacrés en 1789, qui fait que la France est un pays des droits de l’homme." Et de conclure : "ce qui est en marche, c'est la fin des droits de l'homme".