MAM : la fin du juge d’instruction, une "évolution naturelle"

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
La nouvelle ministre de la Justice était l’invitée dimanche du Grand Rendez-vous Europe 1/Le Parisien/Aujourd’hui en France.

A la question "le juge d’instruction va-t-il disparaître ?", Michèle Alliot-Marie n’a pas répondu directement dimanche. Mais la nouvelle ministre de la Justice a confirmé qu’une "réflexion" était menée, dans le Grand Rendez-Vous Europe 1/Le Parisien/Aujourd’hui en France. "L’idée est effectivement d’avoir une meilleure distinction entre l’enquête d’une part et le juge de l’autre", a-t-elle précisé. Avant d’expliquer : "la fin du juge d’instruction, c’est finalement une sorte d’évolution naturelle".

"Enterrer des affaires, je ne vois pas pourquoi et je ne vois pas comment", a répondu Michèle Alliot-Marie, interpellée sur les risques de collusion entre la justice et l’exécutif avec la disparition du juge d’instruction. La ministre s'est engagée sur une "autonomie de l'enquête". "Les directives du ministre sont nécessaires. Il faut que ce soit la même politique qui s’applique dans le Nord ou dans le Midi, dans le Nord et dans l’Ouest", a cependant précisé la Garde des Sceaux.

Michèle Alliot-Marie a assuré qu’elle était prête à lever le secret-défense comme le demandent les juges en charge de l’enquête sur l’attentat de Karachi au Pakistan. Et ce même si plusieurs responsables politiques français sont pointés du doigt par les familles de victimes. Interrogée sur l’ouverture du procès Clearstream en septembre, Michèle Alliot-Marie a assuré : "le ministre de la Justice ne demandera rien au magistrat. Si jamais je donnais des instructions, elles devraient être écrites et figurer au dossier".

La réforme du juge d'instruction débouchera-t-elle sur une redéfinition du rôle du parquet ? "Sur le statut, les procureurs sont des magistrats et ils resteront des magistrats avec l'ensemble des conditions que cela suppose. Il n'y a pas de changement de statut des magistrats du parquet", a précisé la ministre de la Justice. Le secrétaire d'Etat à la Justice, Jean-Marie Bockel, avait pourtant fait une inflexion en ce sens la semaine dernière.

Michèle Alliot-Marie a par ailleurs assuré qu’elle n’avait pas "subi" son transfert vers le ministère de la Justice à l’occasion du dernier remaniement. "C’est un tout petit peu frustrant effectivement de ne pas mener jusqu’au bout les réformes qu’on a portées", a-t-elle simplement concédé.

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