MAM, l’indétrônable détrônée

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Hélène Favier , modifié à
Premier politique à enchaîner 4 ministères régaliens, elle semblait indéboulonnable depuis 2002.

Michèle Alliot-Marie a finalement été évincée, dimanche, du gouvernement. Depuis vendredi dernier, son départ était annoncé par plusieurs poids lourds de la majorité. La chef de la diplomatie française était soumise à un feu roulant de critiques sur les conditions de son voyage de fin d'année en Tunisie. Elle avait notamment utilisé à deux reprises le jet privé d'un homme d'affaires proche du président déchu Zine Ben Ali pendant le soulèvement dans ce pays.

Ministre depuis neuf ans

Son départ met un terme à ses neuf années consécutives passées au gouvernement. Michèle Alliot-Marie, 64 ans, allure stricte, rigide, a, en effet, été ministre sans discontinuer depuis 2002 et le gouvernement Raffarin. Elle est alors la première femme, dans l’histoire de la Ve République, à être nommée au ministère régalien de la Défense.

MAM, qui avait déjà été Secrétaire d’Etat de 1986 à 1988 et ministre de 1993 à 1995, doit alors faire ses preuves dans l’affaire de l’attentat de Karachi au Pakistan où des ressortissants français trouvent la mort. Autres gros dossiers de son mandat : la guerre en Irak et la crise ivorienne de 2004.

Arrive 2006 et la bataille pour la présidentielle de 2007, Michèle Alliot-Marie hésite alors à concurrencer Nicolas Sarkozy pour obtenir l’investiture de l’UMP, mais renonce quelques mois plus tard.

Quatre ministères régaliens

En 2007, à l’arrivée de Nicolas Sarkozy à l’Elysée, Michèle Alliot-Marie est nommée ministre de l’Intérieur, de l’Outre-mer et des Collectivités territoriales. Deux plus tard, au sein du gouvernement Fillon II, elle devient ministre d’Etat, garde des Sceaux.

Enfin, en novembre dernier, lors du remaniement, elle est nommée, à 64 ans, ministre des Affaires étrangères. Elle devient ainsi le premier politique à occuper quatre ministères régaliens consécutivement.

Plusieurs fois nommée parmi les potentiels premiers ministrables, MAM a notamment pâti, lors du dernier remaniement, de l’affaire David Sénat, nom de son ancien conseiller soupçonné d’être l’auteur de fuites au bénéfice du le journal Le Monde dans l’affaire Bettencourt.

Alors quelle marque aura-t-elle laissée après neuf ans passés au pouvoir ? The Economist croit avoir la réponse. Il y a 15 jours le magazine expliquait que, depuis des années, MAM était passée par tous les grands ministères français… Sans en marquer un seul.