Malgré son passage sur papier glacé, Marine Le Pen patine

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Pour Paris-Match, Marine Le Pen présente un visage plus confidentiel. (Photo d'illustration) © PATRICK HERTZOG / AFP
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Antonin André, chef du service politique d'Europe 1
Après être passée sur le canapé de Karine Le Marchand, Marine Le Pen s’ouvre à quelques confidences supplémentaires dans Paris-Match dont elle fait la Une cette semaine.

La présidente du Front National a accepté de se mettre en scène pour nos confères de Paris-Match. Elle révèle notamment avoir perdu 12 kilos, le régime faisant partie du storytelling d’une campagne, rappelez-vous François Hollande qui avait perdu deux fois 12 kilos en 2012. Elle précise également que ses trois enfants, Jehanne et les jumeaux Louis et Mathilde vont voter pour la première fois cette année.

La communication papier glacé. Des confidences donc, et surtout une mise en scène : elle a accepté de poser, souriante, sur le balcon de son QG. C’est nouveau chez Marine le Pen cette communication papier glacé, passage obligé pour tout candidat à la présidentielle, et qui permet de se raconter dans les salons de coiffure et les salles d’attente des villes et villages de France. Pour Marine Le Pen, c’est un effort sur elle-même. Mais pour une partie de son équipe, c’est encore trop peu : certains la poussent à aller plus loin. Pour eux, il faut qu’elle écrive sa propre histoire, qu’elle ne soit plus regardée seulement comme la fille de Jean-Marie Le Pen.

Derrière l'image, une campagne qui patine. Marine Le Pen met également en scène son QG de campagne, apparaît entourée de son équipe, on est pas dans le contexte privé mais plutôt dans le côté studieux. Entourée de ses stratèges concentrés qui l’écoutent, le message est clair : tout va bien. Or, précisément, en ce mois de janvier, la campagne sur le terrain de Marine le Pen c’est tout l’inverse du professionnalisme, on est dans l’improvisation et le tâtonnement.

Une succession de déplacements ont été annulés : en Dordogne, à la frontière franco-italienne, en Seine-et-Marne ou à Montbéliard. L’organisation de campagne patine, et les images sont ratées. Mercredi elle était à Forbach en Moselle, pour visiter une usine de fenêtres où elle a passé une heure à huis-clos sans aller à la rencontre des Français. Sans parler de l’image peu glorieuse de New York, où elle est restée à la porte du bureau de Donald Trump.

La concurrence de Macron. Derrière les images papier glacés, Marine Le Pen patine en ce début de campagne, elle est inaudible pendant que d’autres, Emmanuel Macron pour ne pas le nommer, engrange sur le terrain du renouveau de la politique et de l’anti-système.