Malek Boutih : "il faut rétablir l'ordre"

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Louis Hausalter , modifié à
INTERVIEW E1 - Le député socialiste de l'Essonne était l'invité du Club de la presse sur Europe 1, mercredi.

Malek Boutih, député PS de l'Essonne, le clame sur tous les tons depuis les attentats survenus à Paris : il veut la "mise sous tutelle" par l'Etat de certains quartiers sensibles. Un propos qu'il a développé devant Nicolas Poincaré et les grandes voix d'Europe 1, mercredi au Club de la presse. "Vous avez un certain nombre de zones en France où doucement, par un glissement, la République a abandonné ses territoires", a-t-il dénoncé. Malek Boutih chiffre ces localités "en situation extrêmement grave" à "une cinquantaine", qui "se concentrent entre la région lilloise, la région parisienne, la région lyonnaise et la région marseillaise".

"La démocratie locale a été pervertie". Pour lui, les élus locaux sont en partie responsables. "Pour gagner des élections, on est prêt à tout", a-t-il expliqué. "Quand il s'agit de discuter avec des regroupements, des gens qui sont à la limite de la loi, voire des voyous avec de fausses devantures, quand ce sont des groupes entiers de population à travers la religion, là, la dérive commence". "Il y a là un réservoir de gens extrêmement dangereux, ce qui demande maintenant une reprise en main de ces quartiers", a ajouté Malek Boutih. "La démocratie locale a été pervertie. Il faut donc une autorité impartiale, ferme, qui mette des moyens, qui s'appelle l'Etat".

Malek Boutih dans "Le club de la presse...par Europe1fr

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"Il faut rétablir l'ordre". "Il n'est pas trop tard pour changer les choses", a assuré Malek Boutih. Quelles sont ses solutions ? "Il faut donner envie aux gens de la République, pas faire de grandes déclarations", a-t-il répondu. "Il faut être là, il faut rétablir l'ordre, il faut protéger les enfants de l'influence de la délinquance, il faut que des enfants en bas âge ne traînent plus la nuit, il faut qu'il n'y ait plus d'absentéisme scolaire, il faut que la qualité des écoles soit presque supérieure aux autres, il faut qu'il y ait un investissement culturel massif, il faut aussi qu'on remette les parents au cœur".

Malek Boutih appelle à un "compromis républicain indispensable" pour résoudre ces problèmes. "J'appelle tous les partis à balayer devant leur porte. La droite a nié la fracture territoriale, la gauche a nié la montée en puissance du communautarisme, l'extrême droite a soufflé sur les braises, l'extrême gauche a trouvé des arguments justifiant les dérives. Il faut arrêter ce cinéma".

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