Mais qui êtes-vous M. Hollande ?

Un homme ordinaire, bon vivant mais un peu terne, voilà François Hollande vu d’ailleurs.
Un homme ordinaire, bon vivant mais un peu terne, voilà François Hollande vu d’ailleurs. © MAXPPP
  • Copié
Un homme ordinaire, bon vivant mais un peu terne, voilà François Hollande vu d’ailleurs.

Qui connaît Monsieur Hollande ? C'est un peu la question que se posent lundi les quotidiens à travers le monde. Et voilà comment le candidat socialiste à la présidentielle est décrit comme un homme sympathique et drôle mais aussi terne et sans expérience...

Hollande, "Monsieur Ordinary"

Les médias étrangers semblent être frappés par la bonhommie de François Hollande. "Amical, sociable, discret", dit le magazine allemand Der Spiegel. "Poli, sans ambitions excessives", ajoute l'espagnol Publico. "D'une bonne nature et toujours souriant", note pour sa part le Guardian, qui consacre un portrait à "Monsieur Ordinary". L'image de "président normal" qu'a voulue faire passer François Hollande tout au long de la campagne de la primaire semble avoir pris. La BBC souligne ainsi qu'il va travailler à scooter.

Malgré tout, la caricature des Guignols de l'Info, qui il y a quelques années le représentaient à travers un flan chaussé de lunettes, fait encore des ravages. "L'ancien 'pudding' défie Sarkozy", titre ainsi le journal allemand Die Welt, qui rappelle que Hollande s'était vu affublé du surnom de "Flamby". Leurs confrères du Spiegel décrivent plus aimablement un "camarade jovial" et "bon vivant".

"Un apparatchik du parti"

Passant au crible le CV de François Hollande, les médias étrangers ne manquent pas d’épingler son "manque d’expérience". "Il faut lire les petits caractères", prévient Publico, qui le décrit comme "un animal politique". La BBC se montre plus acerbe : "il n'a pas d'expérience et il n'a pas de substance". "Il a été un apparatchik du parti et un élu local toute sa vie. Même s'il a toujours évolué dans le premier cercle socialiste, il n'a jamais occupé de ministère, pas même un tout petit", poursuit la BBC.

Le bilan de François Hollande se limiterait ainsi à son action à la tête de la Corrèze. "Mais la Corrèze est l'un des plus petits départements français et le diriger n'est pas vraiment comparable à gouverner un pays qui siège au Conseil de sécurité des Nations unies, possède l'arme nucléaire et est le seul pays au monde, avec les Etats-Unis à avoir un porte-avion à propulsion nucléaire", tacle le New York Times.

"Il a gagné sans être le préféré"

Finalement, notent la plupart des journaux, François Hollande a bénéficié de "l'effet DSK". "Il y a encore quelques mois, pratiquement personne n'aurait parié sur [lui], écrit Die Welt. "Il a été patient et mérite son élection mais il a gagné sans être le préféré", ajoute Las Provincias. "S'il n'y avait pas eu de scandale DSK, Hollande ne serait probablement pas sorti de la semi-obscurité", conclut le Guardian.

François Hollande a-t-il alors la carrure d'un chef d'Etat ? La BBC rappelle qu'il a eu "l'honneur inattendu d'avoir été complimenté par l'ancien président Jacques Chirac" qui l'avait qualifié de "vrai homme d'Etat". Cette capacité à être apprécié, même par ses ennemis politiques à droite, "lui permettra de renforcer son argument de 'président normal' - après les années 'anormales' de Nicolas Sarkozy", conclut-elle.