Macron candidat : l'Elysée et Matignon ne partagent pas la même stratégie

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Manuel Valls veut rapidement en découdre avec le fondateur d'"En marche !" © STEPHANE DE SAKUTIN / AFP
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David Doukhan avec R.Da. , modifié à
La candidature de l'ex-ministre de l’Économie est une menace majeure pour la majorité, mais dans les couloirs de l'Elysée on veut encore croire à la possibilité d'un ralliement d'Emmanuel Macron.

Le suspense devrait bientôt être levé. Emmanuel Macron doit annoncer sa candidature à la présidentielle mercredi, selon son entourage. "L'enjeu, c'est le rassemblement, c'est la cohésion", a déjà réagi, assez sobrement, François Hollande depuis Marrakech où il participe à la COP 22.

 

Mise à jour le 16/11 à 11h30 : Emmanuel Macron a annoncé mercredi à Bobigny sa candidature à la présidentielle de 2017, affirmant vouloir la placer "sous le signe de l'espérance".

Le fils prodigue ? Mais l'Élysée et Matignon ne portent pas le même regard sur cette candidature. Dans l’entourage du président de la République, on encaisse le coup, mais malgré la colère, on continue de croire qu’un retour au bercail est envisageable. "Tant que la candidature n’est pas déposée, tout est possible", veut espérer un proche du président, entre le déni et l’incantation.

La détermination de Manuel Valls. À l’inverse, à Matignon, le Premier ministre est persuadé qu’Emmanuel Macron ne reviendra jamais et ira au bout de son aventure présidentielle. Le fondateur d’"En marche !" reste donc une cible à abattre. Mardi soir, des proches de Manuel Valls, y compris des ministres, battaient le rappel pour s’assurer que les journalistes couvriraient bien le discours du chef du gouvernement, prévu à Cergy mercredi matin, au même moment que la déclaration de candidature de l’ex-ministre de l’Économie à Bobigny, dans un centre de formation.

Une catastrophe pour la gauche. Manuel Valls veut en découdre, installer le match, quand François Hollande continue de ménager celui qui l’a trahi, d’où les déclarations modérées depuis le Maroc. Il y a cependant un point sur lequel les deux hommes s’entendent : la candidature Emmanuel Macron garantit une déroute électorale à la gauche l’année prochaine.