Loi Travail : la "bataille ne fait que commencer", affirment 58 députés de gauche

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G.S. avec AFP , modifié à
Dans une tribune, 58 députés PS "frondeurs", écologistes ou du Front de gauche appellent à "ne pas lâcher". 

La bataille sur la loi Travail "ne fait que commencer", assurent mercredi dans une tribune 58 députés PS "frondeurs", écologistes ou du Front de gauche, après le déclenchement d'un troisième et ultime 49-3 pour forcer l'adoption définitive du projet de loi. "Il ne faut pas lâcher, mais continuer à dire pourquoi ce fut le moment le plus insupportable de ce quinquennat, pour qui ne se résigne pas à la dégradation des droits des salariés français et au déni de démocratie", écrivent les signataires de ce texte publié sur le site du JDD.

Hamon et Filippetti. Figurent parmi eux les ex-ministres socialistes Benoît Hamon et Aurélie Filippetti et l'écologiste Cécile Duflot. Le texte, qui évoque une "loi (...) définitivement adoptée", semble entériner le fait qu'il n'y aura pas de troisième tentative de motion de censure de gauche visant le gouvernement de Manuel Valls. Suite à un ultime 49-3, si aucune motion n'est déposée avant jeudi 16h30, le projet de loi travail sera considéré comme définitivement adopté. La tribune est signée par 58 députés, le nombre nécessaire au dépôt d'une motion. Par deux fois, les députés avaient réuni 56 signatures, en mai et en juillet.

Parmi les signataires figurent les "frondeurs" Christian Paul, Laurent Baumel et Pascal Cherki, les députés du Front de gauche André Chassaigne et Marie-George Buffet, les écologistes Sergio Coronado, Noël Mamère et Eva Sas ou encore les ex-socialistes Pouria Amirshahi et Thomas Thévenoud. Le non-inscrit centriste Jean Lassalle est également signataire du texte.  "Avec cette loi, le code du travail sera plus complexe, et moins favorable aux salariés", affirment ces élus. Ils dénoncent aussi un texte adopté "sans dialogue et négociations apaisés avec les partenaires sociaux" et qui n'a pas le soutien des citoyens, un texte adopté "après plusieurs mois de tensions sociales sans précédents pour un gouvernement issu de la gauche".

"Pourquoi faire le choix de diviser le pays". "Comment ne pas voir, à l'heure où notre société traverse une crise démocratique majeure, que faire adopter sans vote, par le 49-3 (...) un tel projet de loi (..) risque d'accroître ce fossé entre citoyens et gouvernants que nous prétendons tous combattre ?", demandent-ils. "Pourquoi faire le choix de diviser un pays pour faire passer à tout prix un texte qui de l'avis même de ses concepteurs n'aura pas d'impact direct sur les créations d'emplois", questionnent les élus. "Le président de la République et le gouvernement devront longtemps faire face à ces questions", disent-ils. "On aurait tort de croire le débat clos avec l'adoption de la loi travail. Il ne fait au contraire que commencer. Nous y prendrons toute notre part", assurent-ils