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Clara Guilliet , modifié à
Le président se dit décidé à aller jusqu'au bout de cette réforme. "Il faut écouter le peuple", lui répond Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT.

François Hollande s'est montré déterminé. "Je ne céderai pas sur la réforme du travail", a-t-il affirmé mardi en direct sur Europe 1. Alors que des milliers de manifestants sont à nouveau attendus dans les rues pour faire part de leur désaccord, Philippe Martinez, le secrétaire général de la CGT a voulu répondre au président.

Respecter la démocratie. "La démocratie, c'est de faire une campagne électorale et d'appliquer le programme pour lequel on a été élu. Dites-moi à quel moment, François Hollande a dit : 'je vais casser le code du travail'", s'énerve l'élu syndical. Il critique notamment la posture du Président. "Quand 74% de l'opinion publique dit que ce texte n'est pas bon, quand il y a de telles mobilisations depuis autant de temps, c'est de la responsabilité du président de la République d'écouter l'opinion publique et les salariés."

Philippe Martinez décrit François Hollande comme un président déjà en campagne. "Avec Manuel Valls, avec Emmanuel Macron, il y a un concours pour savoir qui sera le plus fort en vue des prochaines élections. Cette posture ce n'est pas ce qu'il nous faut pour l'actualité. Aujourd'hui, la question, c'est comment on répond aux citoyens qui nous disent ce projet là, on n'en veut pas", dénonce le secrétaire général de la CGT.

Un appel à renforcer la mobilisation. A la détermination du président ce mardi, Philippe Martinez répond avec le même entêtement. "Les salariés ont décidé de durcir le mouvement et c'est une bonne chose. Il faut généraliser les grèves de notre point de vue. Donc ça a commencé avec les chauffeurs routiers, les cheminots qui vont s'y mettre [dès mercredi]. Le gouvernement ne veut rien entendre. Et bien, les salariés ont décidé de durcir le ton et de se faire entendre encore plus fort." D'autant que l'annonce de François Hollande tombe mal selon lui, au sixième jour d'une grande mobilisation nationale contre ce projet de loi.

Faire reculer le gouvernement. "D'autres avant Monsieur Hollande avaient dit : 'je ne changerais pas, je ne bougerais pas.' Et puis, même après la promulgation d'une loi qui s'appelait le CPE, le gouvernement et le président de l'époque ont décidé de retirer cette loi. Il y a encore du temps pour se mobiliser", répète Philippe Martinez. "Contrairement à ce que j'entends, la loi n'est pas encore adoptée. Et même une loi adoptée, on peut la retirer. La balle est dans le camps de François Hollande."