Loi Pacte : "De beaux mots et des vœux pieux" mais le compte n'y est pas, juge Adrien Quatennens

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Anaïs Huet
"Reconnaître la part sociale et environnementale des entreprises", c'est l'un des objectifs de Bruno Le Maire avec la loi Pacte, en débat à l'Assemblée nationale. Mais Adrien Quatennens doute de son réel engagement.
INTERVIEW

"Les entreprises doivent faire du profit mais elles ne peuvent pas faire que du profit. Elles ont un rôle à jouer dans la société. Elles doivent faire du profit au nom de quelque chose, au nom d’un projet qui dépasse ces entreprises." Voilà ce qu'a affirmé Bruno Le Maire devant les députés mardi, au premier jour de l'examen de la loi Pacte, qui doit durer deux semaines.

Bruno Le Maire inconséquent. Le ministre de l'Économie veut faire inscrire dans le code civil la responsabilité sociale et environnementale de l'entreprise. Si la mesure fait bondir les organisations patronales (Medef et CPME), elle ne convainc pas non plus à gauche. Adrien Quatennens, député La France insoumise du Nord, pourrait applaudir "les mots" du ministre, mais se heurte au constat qu'il fait de la loi en débat. "Le problème, c'est que sur tout ce qui mériterait d'être conséquent, Bruno Le Maire ne l'est pas", a-t-il asséné au micro d'Audrey Crespo-Mara, dans la Matinale d'Europe 1 mercredi.

 

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Une loi qui ne "contraint pas" l'entreprise. "Cette loi pacte aurait pu répondre au grand défi climatique. (…) Sur toutes ces questions, il propose à l'entreprise d'être à la hauteur, mais il ne contraint absolument pas. Par contre, en termes de recul de droits des salariés, on continue", déplore le parlementaire. En clair, selon Adrien Quatennens, les propositions formulées par Bruno Le Maire sont "de beaux mots et des vœux pieux dans lesquels [il peut] m'inscrire". Mais je constate par la loi Pacte que le change n'y est pas."

Une politique qui "ne remplit pas les carnets de commande". À en croire cette figure de La France insoumise, le problème est plus global, et convoque la vision économique du gouvernement. "La politique du gouvernement en matière économique, c'est de baisser les règles et de diminuer les charges, qui sont en réalité des cotisations. Ça ne peut pas fonctionner. On n'a jamais vu que cette politique remplissait les carnets de commande", s'agace-t-il, avant de prêcher : "Nous, nous sommes pour la relance de l'activité, une activité socialement utile, écologiquement soutenable, pas seulement pour la loi de la jungle que ce pacte poursuit."