Loi antiterroriste : Les Républicains ont durci leurs positions face à la majorité

Le député Eric Ciotti est le tenant d'une ligne dure en matière de sécurité chez LR.
Le député Eric Ciotti est le tenant d'une ligne dure en matière de sécurité chez LR. © Martin BUREAU / AFP
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Maxence Lambrecq, avec T.LM.
En s'opposant à la nouvelle loi antiterroriste, votée mardi, la droite a décidé de ne plus privilégier l'union nationale sur les questions de sécurité, au profit d'une ligne plus dure.

En matière de régalien, Les Républicains ont changé de position entre le quinquennat de François Hollande et celui d'Emmanuel Macron. Plus conciliants avec l'exécutif ? Au contraire : en votant très majoritairement contre la loi antiterroriste adoptée mardi, la droite a décidé de ne plus jouer la solidarité avec le gouvernement, contrairement à 2015, pour le projet de loi renseignement, et 2017, pour le projet de loi sécurité publique, où elle s'était ralliée sans ciller.

Les députés LR mettent en avant le contexte tendu. Dans un mois, l'état d'urgence va prendre fin, près de deux ans après son déclenchement au soir des attentats du 13 novembre 2015. Et si la majorité a beau expliquer que cela ne va pas fragiliser la protection des Français, les tenants d'une ligne sécuritaire chez LR campent sur leurs positions. "Sortir de l'état d'urgence, alors que peut-être la menace terroriste islamiste n'a jamais été aussi élevée, cela constitue pour nous une erreur", justifie le député Eric Ciotti, en référence à l'attaque de Marseille, dimanche, et à la découverte samedi de plusieurs bonbonnes de gaz potentiellement destinées à commettre un attentat à Paris.

"Loi gadget" pour le Front national. Le Front national avait aussi voté le projet de loi de sécurité publique, au début de l'année. Cette fois-ci, les parlementaires frontistes se sont opposés à la majorité prévisible et écrasante pour ce texte (415 voix contre 127). "L'unité nationale autour d'une loi gadget, d'une loi marketing, qui vise à donner bonne conscience au gouvernement, et qui ne vise pas à assurer la sécurité de nos compatriotes, ce sera sans nous", explique Marine Le Pen.

Soutien des Constructifs LR et UDI. Enfin, les Insoumis et les communistes ont aussi voté contre, mais pas pour les mêmes raisons : eux jugent ce texte liberticide, entérinant de fait les dispositions de l'état d'urgence dans le droit commun. Le gouvernement a malgré tout pu compter sur le soutien des Constructifs LR et UDI, ainsi que des socialistes. Lesquels ne pouvaient pas se dédire, après avoir prorogé l’état d’urgence à six reprises.