Logement social : certains objectifs sont difficiles à atteindre, selon Jacques Mézard

Jacques Mézard estime que certains objectifs seront difficiles à atteindre notamment concernant les pensions de familles (image d'archives).
Jacques Mézard estime que certains objectifs seront difficiles à atteindre notamment concernant les pensions de familles (image d'archives). © STEPHANE DE SAKUTIN / AFP
  • Copié
avec AFP , modifié à
Le ministre de la Cohésion des territoires a affirmé dans un entretien à "La Croix" lundi que l'objectif du gouvernement d'atteindre 10.000 logements en pensions de famille serait difficile à atteindre, proposant "un travail de communication et de formation".

L'objectif du gouvernement de créer 10.000 logements sociaux en pensions de famille et 40.000 en intermédiation sociale sera difficilement atteint d'ici cinq ans, a reconnu le ministre de la Cohésion des territoires, Jacques Mézard, dans un entretien à La Croix publié lundi.

Des objectifs difficiles à atteindre. "Pour le logement très social, je pense que nous atteindrons les 40.000 logements prévus en cinq ans (...). On aura plus de mal à atteindre les 10.000 logements en pensions de famille et les 40.000 en intermédiation sociale" (des logements dont la location est confiée par leurs propriétaires à une agence immobilière à vocation sociale ou un organisme agréé, ndlr), a affirmé le ministre au quotidien.

Mieux communiquer sur les pensions de famille. Pour Jacques Mézard, même s'il y a "une dynamique positive" et que "les crédits sont là", "pour les pensions de famille, on bute sur le fait que tout le monde ne veut pas en construire et qu'il y a de grandes lourdeurs administratives". "Il faut simplifier d'urgence la procédure, notamment les appels à projets", estime-t-il.

Pour inciter les propriétaires à louer à un public précaire, le ministre, qui reconnaît que le dispositif fiscal d'exonération sur 85% de leurs revenus locatifs "n'est pas assez connu", avance une solution : un travail "de communication et de formation".

De nombreux hébergements d'urgence. "Aucun gouvernement n'a jamais fait autant que nous sur l'hébergement d'urgence avec 136.000 places mises à disposition chaque jour", affirme par ailleurs Jacques Mézard, interrogé sur le manque d'ambition de l'État que dénoncent certaines associations. "Beaucoup de Français considèrent que [les associations] reposent uniquement sur le bénévolat mais pour l'exercice de leurs missions, elles sont financées en très grande majorité par l'État (jusqu'à 90%), qui consacre deux milliards d'euros chaque année pour l'hébergement d'urgence", souligne-t-il.

Le plan "Logement d'abord". En septembre 2017, le président de la République avait lancé son plan "Logement d'abord", afin de remplacer les logements d'urgence et les nuitées d'hôtel par des solutions plus pérennes. Emmanuel Macron avait alors annoncé à Toulouse, l'un des 15 territoires "volontaires", passés depuis à 24, la création de 50.000 places supplémentaires pérennes, dont 10.000 dans des pensions de famille et 40.000 dans le parc locatif. Par ailleurs, il avait dit vouloir accroître la construction de logement neufs dans le parc social, en portant à 40.000 par an dès 2018 et "sur tout le quinquennat" la construction de logements "très sociaux".