L'Obs révèle de nouveaux textos de Denis Baupin

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C.C. , modifié à
Édifiant. L'hebdomadaire a pu consulter des sms échangés entre Denis Baupin et plusieurs des collaboratrices qui l'accusent de harcèlement.

Accusé de harcèlement et d'agressions sexuelles par plusieurs de ses collaboratrices, le député EELV de Paris Denis Baupin a souhaité rendre publics certains de leurs échanges. L'Obs a pu en consulter des extraits, mais rappelle "qu'ils sont parcellaires et ne correspondent qu'à ce que la défense de Denis Baupin a voulu montrer". 

"Du harcèlement quasi quotidien par sms". Le 9 mai dernier, une ancienne collègue de Denis Baupin, Isabelle Attard, indiquait qu'elle avait subi un "harcèlement quasi quotidien par SMS" de juin 2012 à novembre 2013, lorsqu'elle a quitté EELV. Ce n'est pourtant pas faute d'avoir poliment refusé plusieurs avances. Le 5 juillet 2012, Denis Baupin envoie : "Je note avec tristesse qu'il y a certains de mes sms auxquels tu ne réponds pas". Elle lui répond alors : "merci pour tes compliments adorables mais non merci". Six jours plus tard, Denis Baupin la relance : "Je me rends compte qu'arrive cette terrible période de la semaine où tu t'éloignes de moi. Alors, je t'envoie un nuage de petits bisous t'effleurant la nuque pour mieux te mordiller ensuite".

"Je ne pensais pas t'embêter à ce point". "Denis, je te l'ai déjà dit : merci mais non merci... et j'ai horreur de me répéter !", rétorque-t-elle une fois de plus. Le député s'excuse alors : "Oh là, je ne pensais pas t'embêter à ce point. C'était un peu un jeu. Désolé si je t'ai embêtée. Bises". Puis la recontacte : "Tu es si fâchée que ça ?". Sa collègue lui renvoie alors un message ferme : "je voudrais juste qu'on puisse vraiment bien travailler ensemble sans que notre relation soit polluée par ce genre de messages". Denis Baupin : "Message reçu. Je pensais que ça t'amusait aussi de jouer. Bises". Pour le député, comme pour son avocat Emmanuel Pierrat, ces échanges prouvent qu'un jeu de séduction existait entre les deux collègues, et que Baupin s'arrêtait si les femmes le lui demandaient. 

Denis Baupin conteste les témoignages. Interrogé sur l'accumulation de témoignages accablants à son encontre, Denis Baupin les conteste vigoureusement. "J'affirme de toute ma vie n'avoir jamais commis de harcèlement sexuel ni d'agression sexuelle", assure-t-il dans L'Obs. Il reconnaît des SMS "de nature érotique", mais échangé entre "adultes consentants", selon lui. Le député a démissionné de son poste de vice-président de l'Assemblée nationale, le 9 mai, quand huit femmes, la plupart à visage découvert, l'ont accusé d'agression et de harcèlement sexuel dans Mediapart et sur France Inter.