Libération, un "casse-toi" et une polémique

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"Casse-toi, riche con !", lance le quotidien à Bernard Arnault, qui demande la nationalité belge.

VOTRE AVIS - Et vous, la Une de Libération vous choque-t-elle ?

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L'histoire de Libérationest jalonnée de Unes retentissantes, qu’elles soient saluées ou contestées. Celle de l’édition de lundi entre incontestablement dans cette dernière catégorie. "Casse-toi, riche con !", écrit le quotidien, sur une photo de Bernard Arnault, valise à la main. Libération brocarde là la volonté du milliardaire français de prendre la nationalité belge. Mais cette évidente référence au "casse-toi, pauvre con", lancé par Nicolas Sarkozy, alors président de la République, à un quidam du salon de l’Agriculture en février 2008, n’a pas franchement amusé tout le monde.

Comme souvent, c’est depuis Twitter que sont parties les premières flèches. Quelques minutes après que l’équipe du quotidien a mis en ligne sa Une, vers 23 heures dimanche soir, un premier internaute a apostrophé le journal. "Pensée émue à Mr de Rothschild qui est également un "riche con" me semble-t-il", a ainsi écrit Julien Denis (@juliendns). Puis Pimprenelle (@etPimprenelle) a pris le relais en glissant un conseil sous forme d’un montage photo où la tête de Bernard Arnault a été remplacée par celle de Nicolas Demorand, directeur de la rédaction du quotidien.

 

Cette référence au richissime propriétaire de Libération, d’autres l’ont utilisée pour critiquer Libération. "Matthieu Pigasse et Edouard de Rothschild, ces riches qui se sont occupé de vous sauver, ce sont aussi des cons ?", s’interrogeait benoîtement Pierre Parillo (@pierreparillo), tôt lundi matin.

D’autres, enfin, ont pris moins de gants. "Effondré, mais alors vraiment effondré par la connerie de la Une de Libé de matin… Mais comme est-ce possible ?", se lamente ainsi Thomas Clément (@ThomasClément)

Puis est venu le temps des politiques. Nadine Morano, l’une des politiques les plus actives, et les plus remarquées, sur le réseau a été dans les premières à réagir. "Vendre du papier : La une de Libé ou comment faire du fric sur le dos de B. Arnault", écrit l’ex-ministre de la Famille.

Jean-Pierre Raffarin, plus rare sur Twitter, y est aussi allé de son petit message. "Quand la prétention intellectuelle atteint le stade ultime de la nullité !", assène l’ancien Premier ministre en moins de 140 signes.

François Fillon et Jean-François Copé, lancés dans une bataille pas toujours courtoise pour la présidence de l’UMP, ont trouvé là un terrain d’entente. "Ce qui me choque encore plus, c'est le déchaînement d'insultes et de violences", a jugé sur Europe 1 l’ancien Premier ministre en évoquant l’affaire Arnault. "Mais qui est le plus patriote dans ce pays ? Est-ce que c'est quelqu'un qui a créé des milliers d'emplois, qui paie et fait payer des milliards d'euros d'impôts, quelqu'un dont on admire le travail partout dans le monde ou ceux qui écrivent ces papiers ?", s’est-il ensuite emporté.

François Fillon défend Bernard Arnault (à partir de 7'55) :

Pour son meilleur ennemi Jean-François Copé, la Une de Libération relève du "poujadisme de gauche". "Arrêtons avec cela. Bernard Arnault a été le créateur du plus grand groupe industriel du monde dans le luxe. Il reste domicilié fiscal en France. Il n’est pas certain que les médias un jour prendront le risque de dire beaucoup de bien de ceux qui ont créé des grands groupes industriels. Quand je vois comment on a traité la famille Peugeot…", a regretté l’actuel secrétaire général de l’UMP.