Les voyages du président coûtent cher

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Hélène Favier , modifié à
Entre bons et mauvais points, la Cour des Comptes a épluché les dépenses de l'Elysée pour 2009.

Le rapport est signé par le socialiste Didier Migaud, arrivé en poste en février dernier. Dans un document de 27 pages, la Cour des comptes relève jeudi des "progrès sensibles" dans l'exécution du budget 2009 de l'Elysée. Mais, s'il y a des avancées, la Cour estime toujours que des économies sont possibles, notamment sur les déplacements présidentiels. Tour d'horizon des bons et mauvais points :

Les mauvais points

Les déplacements - Les déplacements présidentiels ont représenté en 2009 une charge de 19,7 millions d'euros, soit près de 18% du budget de la présidence (112 millions d'euros après exécution). Ils ont augmenté de près de 40% en l'espace d'une année. A titre d'exemple, la Cour relève que lors de l'assemblée générale des Nations unies à New York, en septembre dernier, la délégation française comptait pas moins de 132 membres. Coût total de la participation française pour l'Elysée : 1 145 279 euros. Pour la Cour des comptes, "les économies les plus substantielles pourraient être réalisées dans la préparation des voyages, qu'il s'agisse des missions préparatoires ou des déplacements des précurseurs, dont les délégations nombreuses et les frais afférents occasionnent des coûts non négligeables".

La médiatisation - La Cour des comptes souligne aussi que la médiatisation des déplacements du président "engendre des coûts de plus en plus élevés", qui sont passés de 465.000 euros en 2008 à un million en 2009. Au G20 de Pittsburgh par exemple, du 14 au 25 septembre 2009, la France a jugé "insuffisante" la salle de presse mise à sa disposition et a donc créé la sienne. Coût de l'opération : 25 000 euros de dépenses de location et d'aménagement d'une salle.

La restauration - La Cour juge encore possible de réduire de 10% les frais de restauration en mettant les fournisseurs en concurrence. "Le service de la restauration à l'Elysée atteint un budget global de 8,3 millions d'euros", indique le rapport.

Disparition du mobilier - Un récolement exhaustif sur les possessions mobilières de la présidence a été effectué. Et il en ressort que "l'ampleur des disparitions, remontant pour leur majorité à de nombreuses années" est notable et que "67 objets dits remarquables n'ont plus été vus depuis des années allant de 1994 à 2002".

Les avancées

Les instituts de sondage - Ce dossier sur les dépenses d'études d'opinion publique et de sondages avait fait polémique l'an dernier, après la remise d'un premier rapport. Il y a du mieux en 2009 : "Un appel public à la concurrence auprès des prestataires d'études et de sondages a fait baisser les dépenses consacrées à ce poste de 45% en 2009", note la Cour des Comptes. Cette réduction est notamment due à l'interruption d'un contrat de prestation de conseil en communication sur lequel la Cour avait exprimé des critiques l'an dernier.

Les dépenses privées - "Depuis 2009", Nicolas Sarkozy paie "directement ses dépenses de nature privée sans que la présidence en fasse l'avance (...). Désormais, la séparation entre ses propres achats et les dépenses publiques est étanche", relève avec satisfaction la Cour des comptes. Le chef de l'Etat, qui avait déjà remboursé 14.000 euros de dépenses privées avant le précédent rapport, a fait un chèque supplémentaire d'environ 6.000 euros en juillet dernier pour solde de tout compte.

Les anecdotiques

Les fleurs - Le budget "fleurs" est en augmentation de près de de 9% et s'établit à 300.000 euros en 2009.

La Lanterne - Le coût de fonctionnement du pavillon - où le président se retire en week-end - est toujours imputé aux services du Premier ministre...