Membres de l'ONG Terre d'enfance, Eric et Céline ont été enlevés le 4 avril dans la province de Nimroz (Sud-Est), entre l'Iran et la province afghane de Helmand avec trois accompagnateurs afghans. Peu après, les taliban avaient exigé que la France retire ses troupes d'Afghanistan et demandé la libération de prisonniers taliban détenus par les autorités afghanes en échange des otages. Finalement, alors que le premier ultimatum expirait vendredi 27 avril. Céline a été libérée le lendemain. Les taliban ont alors prolongé l'ultimatum d'une semaine. Jeudi, le quotidien italien Corriere della Sera a publié une interview du mollah Dadullah, un des chefs des taliban, réalisée par téléphone satellitaire. "Les Français ont été enlevés selon notre principe qui consiste à frapper tous les étrangers liés à la coalition emmenée par les Etats-Unis", déclare le mollah Dadullah. Interrogé sur le sort d'Eric et de ses trois compagnons afghans, le mollah répond : "Nous n'avons pas encore décidé (...) mais nous avons demandé que certains (détenus) taliban soient libérés et que les troupes françaises quittent le pays." Selon Dadullah, le président afghan Hamid Karzaï serait prêt à procéder à des échanges otages-prisonniers, comme cela a été le cas en mars pour le journaliste italien Daniele Mastrogiacomo, mais à condition que cela se fasse secrètement. "Notre principe, c'est un de nos otages contre la libération de trois des nôtres aux mains du gouvernement. Karzaï est prêt à le faire mais en secret, nous voulons que cela se fasse publiquement", explique le dirigeant taliban. Daniele Mastrogiacomo a été échangé contre cinq détenus taliban, à la suite de pressions de Rome sur Kaboul. Karzaï a depuis lors affirmé qu'il ne se plierait plus à ce genre de marché. Le traducteur et le chauffeur afghans du journaliste italien ont été tués par leurs ravisseurs. Selon Dadullah, ils étaient des espions ou avaient des liens familiaux avec des membres du gouvernement afghan.