Les socialistes face au casse-tête du FN

© REUTERS
  • Copié
avec Camille Langlade , modifié à
Quelle stratégie adopter face à une extrême-droite qui séduit désormais les classes populaires ?

Les sondages s’accumulent mais le constat reste le même : le vote Front National tente de plus en plus les classes populaires. Une progression qui inquiète le Parti socialiste, traditionnellement à l’écoute de cette catégorie d'électeurs. Mais si les socialistes sont conscients du danger, leurs opinions divergent sur la stratégie à adopter face à l’extrême-droite.

François Hollande à la rencontre des travailleurs

Depuis le début du mois de décembre, le candidat PS à l’élection présidentielle multiplie les déplacements dans les usines et les quartiers populaires. Après le Creusot début décembre, François Hollande s’est rendu à Saint-Nazaire lundi, puis mardi au Val-Fourré, en région parisienne.

Une avalanche de déplacements qui se justifie par l’inquiétude de François Hollande face à un FN qui, dans les études d'opinion, talonne le PS chez l’électorat populaires et le devance même parfois.

Hollande pointe "le mode de vie" de Le Pen

Le candidat socialiste a donc choisi d'identifier l'ennemi et multiplie désormais les piques. "Madame Le Pen, c’est une impasse", martèle François Hollande, avant de rappeler qu’elle provient d’un milieu très aisé, aux antipodes des classes populaires.

"Il faut aussi voir ce qu’est le mode de vie de Marine Le Pen",  rappelle-t-il :

"Madame Le Pen, c’est Sarkozy en pire"

Si le PS est si préoccupé par le FN, c’est parce que le 21 avril 2002 est encore dans les mémoires. Traiter le parti d’extrême-droite par la négligence serait une erreur, estime donc le député Jean-Christophe Cambadélis.

"Marine Le Pen est un danger parce qu’elle empêche les déçus de Nicolas Sarkozy de se tourner vers François Hollande. Il faut donc démystifier Madame Le Pen, expliquer que Madame Le Pen, c’est Sarkozy en pire".

Le risque du "trop de FN"

Pourtant, certains socialistes sont plus mesurés, à l’image de Claude Bartolone, qui plaide pour la stratégie inverse : feindre l'ignorance. "Il faut qu’on ne s’occupe pas de l’extrême-droite", estime-t-il, avant d’ajouter : "ceux qui veulent remplacer Sarkozy savent qu’il n’y a que Hollande qui peut le remplacer".

C'est d’ailleurs la stratégie privilégiée par la première secrétaire du PS, Martine Aubry, et son entourage : parler de Marine Le Pen, c'est l'aider à revenir au cœur du jeu.