Les reliques de Jeanne d'Arc étaient fausses

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Administrator User , modifié à
Les reliques attribuées à Jeanne d'Arc et conservées dans un musée de Chinon depuis la fin du XIXème siècle sont fausses. Une équipe de chercheurs a découvert qu'il ne s'agit pas d'une personne qui aurait péri brûlée au XVe siècle mais que les restes datent de plus de 2.000 ans. Il s'agirait en fait de morceaux d'une momie égyptienne.

C'était un canular ! Le bocal en verre ramené à Chinon en 1875 et exposé dans différents musées de la ville jusqu'en 2003 ne contenaient pas les restes de Jeanne d'Arc. La légende voulait qu'ils aient été récupérés dans les cendres du bûcher en 1431 à Rouen. Les reliques avaient été retrouvées en 1867 dans un pot, dans le grenier d'une pharmacie parisienne et l'Eglise catholique les avait officiellement reconnues comme étant celles de Jeanne d'Arc. Les chercheurs français, qui ont eu recours à plusieurs appareils de spectrométrie pour analyser les différents éléments de ces reliques, ont conclu qu'elles ne semblaient pas être celles d'une personne qui aurait péri brûlée au XVe siècle. Une odeur de vanilline s'en dégage, ce qui laisse penser à une décomposition naturelle et non à une crémation, déclare Philippe Charlier, scientifique à l'hôpital Poincaré de Garches, cité par Nature. Son équipe a également utilisé les services de deux célèbres parfumeurs, dont l'odorat aguerri a repéré du plâtre brûlé et de la vanilline. Philippe Charlier a déclaré que l'odeur de plâtre pouvait étayer l'idée que Jeanne d'Arc avait été brûlée sur un bûcher de plâtre, et non de bois, pour que le "spectacle" dure plus longtemps. En revanche, l'odeur de vanille n'abonde pas dans le sens de Jeanne d'Arc. "La vanilline est produite durant la décomposition d'un corps", explique Philippe Charlier. "Vous en trouvez dans une momie, mais pas chez quelqu'un qui a été brûlé". Par ailleurs, parmi ces reliques figurent une côte humaine noircie, un os de patte de chat, un fragment de lin et plusieurs morceaux noirs. Les chats étaient fréquemment embaumés dans l'Egypte ancienne, mais ils étaient aussi brûlés sur le bûcher aux côtés des sorcières, dans l'Europe médiévale. Philippe Charlier s'est dit étonné par le fait que les restes appartiennent à une momie égyptienne. Mais plusieurs autres éléments vont dans le sens de cette hypothèse, dont la présence de pollen de pin. Les pins ne poussaient pas en Normandie à l'époque de Jeanne d'Arc, mais la résine de pin servait couramment en Egypte pour l'embaumement, lit-on dans l'article de Nature. Last but not least, la datation au carbone-14 donne à penser que ces restes remontent à la période comprise entre 300 et 600 avant Jésus Christ.