Les mouvements, l’autre bataille de l’UMP

Luc Chatel et Laurent Wauquiez, concurrents d'un jour.
Luc Chatel et Laurent Wauquiez, concurrents d'un jour. © Reuters
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Les militants de l’UMP ne voteront pas seulement pour élire leur nouveau président, dimanche prochain.

Comment structurer l’Arche de Noé qu’est l’UMP ? Au sein de la grande formation politique de la droite républicaine cohabite en effet des souverainistes, des libéraux, des centristes, des gaullistes, etc. Une liste non exhaustive. Alors dans ses statuts fondateurs figure la possibilité pour les uns et les autres de créer "des mouvements" pour faire exister leur sensibilité. Une disposition qui n’a jamais été appliquée, mais qui le sera par le prochain président du parti, bien que François Fillon craigne une balkanisation du parti.

Ce sera donc l’autre enjeu du scrutin qui se déroulera dimanche prochain. Outre la bataille - de plus en plus virulente - entre Jean-François Copé et François Fillon, les quelque 260.000 militants UMP à jour de cotisation auront à trancher entre six mouvements. Ceux d’entre eux qui recueilleront au moins 10% des suffrages auront droit d’être représentés au sein des instances décisionnaires et bénéficieront de moyens (collaborateurs, bureaux…). Europe1.fr fait les présentations.

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"La Droite forte" - C’est le favori des sondages. Porté par deux jeunes trentenaires ambitieux, Guillaume Peltier et Geoffroy Didier, ce courant se veut l’héritier du sarkozysme, comme le prouve son intitulé même, une allusion explicite à "la France forte", slogan de campagne de l’ancien président. Très présents dans les médias, les deux jeunes loups ont placé la barre à droite toute, avec des propositions qui flirtent avec le programme de l’extrême-droite, selon leurs détracteurs. Guillaume Peltier avait répondu à ces accusations pour Europe1.fr.

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Thierry Mariani

"La Droite populaire" - Fondée par Thierry Mariani, cette droite décomplexée a longtemps trusté les médias, avant de se faire voler la vedette par ses petits frères de "La Droite forte", qu’elle accuse de ne être qu’une "contrefaçon. " "Maintenant que nous sommes dans l'opposition, tout le monde se découvre à droite mais pendant deux ans nous avons été les seuls à le dire! ", fanfaronne l’ancien ministre des Transports dans Le Figaro. Les 22 élus de la Droite pop’ veulent désormais peser au sein de l’UMP et en devenir un mouvement à part entière. Si aucune consigne collective n’a été donnée, une large majorité des membres de ce courant votera pour Jean-François Copé.

Laurent Wauquiez maxppp 930620

"La Droite sociale" - C’est la seconde motion la plus importante en termes de parrainages, avec 55 parlementaires. Laurent Wauquiez, lieutenant de François Fillon,  en est le leader et a placé le curseur sur l’un de ses terrains de prédilection : la lutte contre l’assistanat. La protection des classes moyennes est également au centre de ses préoccupations. Son ambition, racontée à Valeurs actuelles : "imposer un discours social de droite, qui tient en deux points : protéger les classes moyennes et avoir le courage de dire que le salut passe par le travail. "

Michèle Alliot-Marie reuters 930620

© REUTERS

"Le gaullisme, une voie d’avenir pour la France" - Les vieux de la vieille n’ont pas quitté le navire. Ancienne présidente du RPR de 1999 à 2002,  Michèle Alliot-Marie, accompagnée de son mari Patrick Ollier, d’Henri Guaino et de Roger Karoutchi, présente elle aussi sa motion. Sans autre ambition que de rappeler aux plus jeunes certaines valeurs de la droite à papa, celle du général : Europe des nations, primauté de l'Etat, souveraineté de la France, etc.

Jean-Pierre Raffarin

© REUTERS

"France moderne et humaniste" - C’est la championne des parrainages (101), comprendre la préférée des élus. D’inspiration libérale et centriste, elle est menée par Jean-Pierre Raffarin et Luc Chatel et met l’accent sur la suppression des 35 heures, l’Europe fédérale et la décentralisation.

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"La Boîte à idées" - C’est la petite inconnue du scrutin, bien que soutenue par d’illustres parrains (Balladur, Juppé, Bertrand, Le Maire, Apparu , Gaymard). Cette motion de centre-droit, portée par quatre jeunes technocrates, se veut l’antithèse de la Droite forte, qu’elle accuse d’électoralisme. Enguerrand Delannoy, Maël de Calan, Pierre-Emmanuel Thiard et Matthieu Schlesinger veulent repenser la machine UMP en réaffectant des ressources de Paris vers la province et en créant une "école de cadres". Objectif : "que l'UMP redevienne un parti structuré, qui reprend contact dans tous les territoires et soit ouvert à la société civile", explique Enguerrand Delannoy au Monde.fr.