Les ministres au pain sec

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avec Yaël Goosz , modifié à
Pour séduire l’opinion, Nicolas Sarkozy impose un régime drastique au train de vie des ministres.

Des cigares de Christian Blanc au permis de construire d’Alain Joyandet, de la chambre d’hôtel de Rama Yade à l’affaire Woerth-Bettencourt, Nicolas Sarkozy avait le choix. Il aurait pu couper des têtes, se débarrasser pour l’exemple d’un ministre. Mais il a finalement opté pour une solution collective. Pas de bouc émissaire, c’est donc tout l’appareil de l’Etat qui est mis au pain sec. Le président de la République veut montrer qu’il n’est pas sourd aux abus dénoncés dans la presse.

"Indispensable de réagir"

L’exemple viendra d’en haut. Un message destiné à plaire à l’opinion. "C’est une période de rigueur, ou d’austérité, et c’est évidemment scandaleux pour tout un chacun de voir que ceux qui font les lois semblent eux-mêmes ne pas les appliquer. Faites ce que je dis, ne faites pas ce que je fais", analyse le politologue Roland Cayrol, de l’institut CSA. "Je crois qu’il était indispensable de réagir. Faire savoir que ça venait d’en haut, et qu’en haut le président de la République était décidé à faire appliquer des mesures sévères. Il faudra maintenant dans la réalité des faits que ce soit vraiment appliqué.

Dés décisions annoncées avec 24 heures d’avance sur ce qui était prévu. Le coup tactique est évident. Nicolas Sarkozy allume un contre-feu avant que les socialistes ne chargent à nouveau Eric Woerth à l’Assemblée.

L’Elysée veut réduire le train de vie de l’Etat. C’est une première réponse. Il en manque une deuxième, qui pourrait intervenir à l’automne en cas de remaniement ; un casting limité, un gouvernement resserré autour de 15 à 20 ministres de plein exercice. C’est déjà le souhait de François Fillon.