Les ministères au régime sec

François Fillon à demander à ses ministres de sabrer leur budget 2011.
François Fillon à demander à ses ministres de sabrer leur budget 2011. © MAXPPP
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avec Thierry Guerrier et Martial You , modifié à
- A la demande de Matignon, ils sont tenus d'économiser 500 millions d'ici décembre.

L'austérité n'attendra pas 2012. Matignon a demandé lundi soir aux ministères d'identifier, dès à présent, des économies possibles, selon les informations de Thierry Guerrier dans le buzz politique sur Europe 1. Le tour de vis est sévère et immédiat : il s'agit de réaliser 500 millions d'euros d'économie sur le budget en cours, c'est à dire d'ici décembre prochain.

Selon les informations du service politique d'Europe1, chaque ministère devait recevoir lundi ou mardi matin une note signée du directeur de cabinet de la ministre du Budget indiquant ses suggestions de dépenses à supprimer ou à reporter à l'an prochain. Si les ministres et leurs équipes veulent d'autres économies que celles suggérées par Bercy, ils n'ont que jusqu'à mardi soir pour le faire.

"Des économies optiques"

"Cela s'appelle des économies optiques", s'amusait lundi un ancien ministre du Budget joint par Europe 1. En fait, certains programmes sont gelés : un bâtiment public n'est finalement  pas rénové par exemple. Les programmes sont reportés sur le budget suivant... ce qui ne s'avère finalement pas toujours économique puisqu'il faut parfois payer des indemnités de retard sur certains chantiers ou relancer des appels d'offres. Mais cela dégage de l'argent immédiatement.

Une annonce mercredi, lors de la réunion d'arbitrage

Pourquoi un tel empressement ? Matignon veut pouvoir annoncer mercredi, lors de la très attendue réunion d'arbitrage du 24 août, que l'Etat réduit encore ses dépenses, dès 2011. En effet, avec le ralentissement de la croissance, l'Etat français risque de ne pas pouvoir boucler le budget de l'année 2011 en respectant le montant de déficit qu'il s'était fixé pour 2011 : les fameux 5,7% du PIB.

Un déficit au-delà des 5,7 % du PIB donnerait inévitablement un mauvais signal aux marchés financiers. Ce serait aussi de bien mauvais augure pour 2012.

Les ministères ne seront pas les seuls à être mis au pain sec et à l'eau. Lundi soir, François Fillon a confié au téléphone au président de la Confédération générale des petites et moyennes entreprises (CGPME), Jean-François Roubaud, que le gouvernement comptait sabrer en tout 3 à 4 milliards d'euros d'économies dans les dépenses publiques, sans doute en donnant moins aux collectivités locales.