Les marchés financiers à l'épreuve du subprime

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Des Etats-Unis au Japon en passant par l'Europe, les investisseurs sont confrontés à leur première grande crise depuis l'éclatement de la bulle internet il y a six ans. En cause : la crise du crédit à risque aux Etats-Unis, ce qu'on appelle "le subprime".

Le climat est toujours extrêmement tendu depuis quelques jours sur l'ensemble des places financières. En cause : la crise du crédit à risque aux Etats-Unis, ce qu'on appelle "le subprime". Ce sont des crédits immobiliers très risqués qui ont été consentis à de nombreux acheteurs américains qui sont aujourd'hui incapables de rembourser. Conséquence : cette semaine qui débute devrait être à nouveau très tendue sur les marchés financiers, d'autant plus fébriles que de nouvelles faillites de banques sont annoncées. Cette crise a contraint les grandes banques mondiales à injecter plus de 300 milliards de dollars dans le système financier. Dimanche, la banque du Japon a annoncé qu'elle va injecter l'équivalent de 5 milliards de dollars dans le circuit monétaire, pour faire face à une pénurie de liquidités. "Le marché du subprime a subi un choc psychologique dont les effets se feront probablement ressentir bien au-delà de 2007", affirme Jeffrey Gundlach, directeur de l'investissement de la société de gestion TCW Group à Los Angeles, qui gère pour plus de 160 milliards de dollars d'actifs. L'action énergique de la Réserve fédérale américaine, qui a injecté vendredi 38 milliards de dollars dans le marché monétaire - du jamais vu depuis les attentats du 11 septembre 2001 - a permis de stabiliser Wall Street après la chute de 387 points du Dow Jones jeudi. L'indice mondial de Morgan Stanley Capital International, qui reflète les performances boursières d'une vingtaine de pays dont les Etats-Unis, a vu sa capitalisation fondre jeudi de 661 milliards de dollars à 30.900 milliards. BNP Paribas a justifié jeudi la fermeture de trois de ses fonds exposés au subprime par l'impossibilité pour le moment d'en évaluer les parts. L'annonce de la banque française a déstabilisé les marchés financiers en faisant craindre une propagation de la crise à l'ensemble du secteur bancaire.