Les manifs anti-Sarkozy en baisse, grève à Tolbiac

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Administrator User , modifié à
Entre 300 et 400 personnes répondant à l'appel d'organisations d'extrême gauche ont manifesté mercredi soir boulevard Saint-Michel à Paris. Environ 500 étudiants réunis en assemblée générale ont voté la grève et le blocage du site de Tolbiac de l'université de Paris I Panthéon-Sorbonne pour protester contre les futures réformes universitaires. Le ministre de l'Intérieur estime que les manifestations et les violences sont en décrue. Certains manifestants anti-Sarkozy ont déjà comparu en justice et ont écopé de prison ferme.

Le gouvernement estime que les manifestations d'hostilité à l'élection de Nicolas Sarkozy à la présidence de la République et les violences déclenchées par des groupes d'extrême gauche depuis trois jours sont à la décrue. Le ministre de l'Intérieur a déclaré mercredi que ces violences n'étaient "pas acceptables" mais que la situation était "parfaitement maîtrisée par les forces de l'ordre". François Baroin a attribué ces violences à des "mouvements (...) affichés ouvertement d'extrême gauche". "L'extrême gauche a eu des candidats au premier tour, n'a pas fait probablement les résultats que les militants auraient espérés. C'est la raison pour laquelle ils ont basculé dans une forme d'agitation qui de toute façon n'est pas acceptable, ne sera pas acceptée", a-t-il dit. La plupart des partis de gauche et organisations étudiantes ont appelé les jeunes à accepter le verdict des urnes. "Le seul moyen de réagir, c'est de prendre des bulletins de vote", a dit le Premier secrétaire du Parti socialiste, François Hollande. Un autre dirigeant socialiste, Henri Emmanuelli, a estimé que ces violences risquaient de profiter à la droite. Pourtant, mercredi soir, à Paris, une nouvelle manifestation anti-Sarkozy a été organisée réunissant entre 300 et 400 personnes. Parmi les slogans, on pouvait entendre "Sarko facho le peuple aura ta peau"."Police partout, justice nulle part", ont crié les manifestants en passant devant la faculté la Sorbonne, lieu symbolique des manifestations étudiantes de Mai 68. Les manifestants, qui s'étaient d'abord rassemblés place Saint-Michel, dans le VIe arrondissement, ont réussi, en dépit d'importantes forces de l'ordre, à remonter le boulevard Saint-Michel au pas de course avant d'être bloqués près du jardin du Luxembourg. Un face-à-face tendu avec les forces de l'ordre a eu ensuite lieu, les jeunes lançant divers projectiles sur les gardes mobiles de la gendarmerie. Selon un policier sur place, "tous les manifestants", pris en tenaille entre des cordons de policiers, ont été "interpellés pour avoir enfreint l'interdiction de manifester au-delà de la place Saint-Michel". Par ailleurs, environ 500 étudiants réunis en assemblée générale ont voté la grève et le blocage du site de Tolbiac de l'université de Paris I Panthéon-Sorbonne pour protester contre les réformes universitaires prévues par Nicolas Sarkozy. "Ce sont des étudiants, pas seulement les nôtres. Ils viennent de tout Paris, d'autres universités", a précisé Mireille Chiroleu-Assouline, déléguée à la communication du président de l'université de Paris I, qui s'est rendu sur le site, dans le XIIIe arrondissement de Paris. Le lieu, fréquenté par 10.000 étudiants, se compose d'une tour de 22 étages, desservis par une quinzaine d'ascenseurs, ce qui explique la facilité à le bloquer. Des assemblées générales se multiplient dans d'autres universités. Le ministre de l'Intérieur a lui souligné la célérité de la justice. Deux jeunes hommes d'une vingtaine d'années arrêtés dimanche soir place de la Bastille à Paris ont été condamnés à quatre mois de prison ferme chacun mercredi soir par le tribunal correctionnel de Paris. Les deux jeunes hommes, dont les casiers judiciaires étaient vierges, disent n'appartenir à aucun mouvement organisé. Ils se voyaient reprocher d'avoir jeté des pavés en direction des forces de l'ordre. A Rennes, quatre personnes jugées en comparution immédiate ont été condamnées à de la prison ferme, pour l'un, et des heures de travail d'intérêt général pour d'autres. A Nantes, deux des quatre manifestants jugés en comparution immédiate mercredi ont été condamnés à 70 heures de travail d'intérêt général, le premier pour "violence sur agent de la force publique" et le second pour "rébellion". La relaxe a été prononcée pour un troisième manifestant qui était soupçonné d'avoir jeté des pierres sur les forces de l'ordre lundi soir. Un supplément d'information a été ordonné pour un quatrième. A Bordeaux, sept hommes âgés de 20 à 35 ans ont été condamnés à des peines de quatre à six mois de prison ferme pour avoir jeté des projectiles sur des policiers lors d'une manifestation contre l'élection de Nicolas Sarkozy dimanche soir.