Les jeunes à la rescousse de l’UDI

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ZOOM - En marge de son université d’été, ce week-end, l’UDI structure ses mouvements de jeunes.

L’INFO. Un an après son lancement en grande pompe, l’Union des Démocrates et Indépendants (UDI) organise son université d’été, ce week-end, au Futuroscope de Poitiers. L’occasion de dresser un premier bilan. Et il n’est pas fameux, tant les idées portées médiatiquement par Jean-Louis Borloo ont du mal à infuser dans l’opinion publique. Pour peser davantage dans le débat, à court et à long terme, la jeune UDI doit se structurer. Elle compte notamment sur sa jeunesse pour répondre à deux objectifs :

>> Préparer l’avenir

Un cadre du mouvement l’admet à demi-mot, en exigeant l’anonymat : "il n’y a que des vieux au Parti radical… (l’un des partis membres de l’UDI, ndlr)". Parce que le besoin de renouvellement des générations se fait sentir, un mouvement va être porté sur les fonds baptismaux, samedi : Générations actives. "C’est un projet collectif. Nous avons des profils différents, on trouve aussi bien des jeunes cadres que des chefs d’entreprise, des salariés ou des chômeurs. Et nous ne nous retrouvons pas dans les mouvements de jeunes déjà existants", explique à Europe1.fr Benjamin Chkroun, qui présidera le mouvement.

Jean-Christophe Lagarde, secrétaire général de l'UDI 930x620

"Ce sera un vivier de candidats dans un futur proche, car il nous faut reconstruire notre réseau d’élus locaux pour répondre à un problème générationnel", assure à Europe1.fr Jean-Christophe Lagarde (photo), porte-parole des députés UDI. "Il faut préparer l’avenir, comme dans chaque parti", confirme Jean-Marie Bockel. "Les mouvements de jeunes existaient déjà avant la création de l’UDI, mais il fallait les fédérer. Cela montre qu’il y a une dynamique et que des jeunes s’y retrouvent", poursuit le leader de la Gauche moderne, joint par Europe1.fr. "C’est pour montrer que l’on est partout, dans toutes les strates de la société ! C’est indispensable d’aller chercher les énergies et les intelligences là où elles sont", s’enflamme Philippe Vigier, porte-parole de l’UDI, contacté par Europe1.fr.

>> Nourrir la réflexion

Si les cadres du mouvement reconnaissent avec enthousiasme un besoin de jeunesse, n’allez surtout pas leur dire que c’est pour relancer un parti inaudible, car à l’UDI, "on n’a pas le sentiment que l’on patine, non, plutôt d’avancer et de construire", assure Jean-Christophe Lagarde. "Nous ne sommes pas là pour apporter un coup de pouce à l’UDI, et encore moins pour palier à un manque d’idées", enchérit Benjamin Chkroun. Mais quand ce jeune trentenaire proche de Jean-Louis Borloo détaille ses ambitions, son "démenti" sonne un peu plus creux : "notre objectif est d’apporter notre pierre au débat, de formuler des propositions concrètes et ensuite de faire du lobbying auprès de nos élus et de nos cadres."

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Philippe Vigier (photo) semble plus à l’aise pour reconnaitre que, certes, "l’UDI a des idées, mais [elle a] besoin des jeunes, parce qu’ils se lâchent davantage, ils sont moins conformistes que la classe politique, osent la provocation, ont la force du verbe, moins de retenue, et ce ne pourra être que positif pour nous."
 
Soutenu depuis le début par Jean-Louis Borloo - "il est très satisfait de notre ambition", se félicite Benjamin Chkroun -, Générations actives se veut un laboratoire d’idées, et estime avoir un vrai rôle à jouer dans le contenu des propositions formulées par l’UDI. Car cette jeune génération "a beaucoup de choses à dire sur son quotidien, sur les problématiques de logement, de crèches, etc", assure le leader du mouvement.

Avant même son lancement officiel, pour le moment seulement dans cinq villes (Marseille, Nancy, Montpellier, Lille et Paris), d’autres fédérations ont déjà sollicité l’implantation d’une antenne Générations actives sur leurs terres. "On a un certain succès. On répond donc à une vraie demande en interne", confirme Benjamin Chkroun dans un sourire. Les jeunes de l’UDI ont le vent en poupe. Pas convaincu ? Selon nos informations, le parti de Borloo est également  en train d’organiser un autre mouvement à destination des 18-25 ans, les Jeunes UDI, dont l’élection du président aura lieu courant décembre. "Les jeunes ont des choses à dire, alors écoutons-les !", résume Philippe Vigier.