Après un déplacement chaleureux dans son fief électoral samedi, le Premier ministre peut dimanche matin se satisfaire des résultats du premier sondage sur la formation du gouvernement. Selon l'institut CSA, 54% des sondés sont satisfaits de la nomination de François Fillon à Matignon. Quant à la composition du gouvernement, elle convainc la moitié des sondés. Pour son premier déplacement en province depuis sa nomination à Matignon et pour lancer sa campagne des législatives, c'est tout naturellement que François Fillon avait choisi de remercier son fidèle électorat. Il est arrivé à 11h30 dans cette commune dont il fut le député de 1981 à 2002. Une visite qui a débuté par un détour au cimetière où repose son père politique, Joël Le Theule, ancien ministre de la Défense. "Il m'a tout appris, c'est lui qui m'a donné envie de me dévouer pour mon pays, il m'a légué le goût du consensus", a déclaré François Fillon. "Je pense que la recherche du consensus autour de questions d'intérêt général est fondamentale pour qu'un pays se modernise", a-t-il rajouté. Bain de foule ensuite sur la place de la mairie, et c'est une larme à l'oeil que le nouveau Premier ministre a accueilli les félicitations des élus locaux. "Si je suis là ce matin, ce n'est pas pour parader avec la grosse tête, a déclaré François Fillon, mais pour vous dire merci à tous, je ne vous abandonne pas. Sablé restera pour moi l'essentiel", a-t-il renchéri. S'il remporte cette élection, François Fillon sera toutefois obligé d'abandonner son poste de député à son second, la loi sur le non cumul des mandats interdisant d'être à la fois membre du gouvernement et député.Mais l'émotion passée, place à la politique. Le Premier ministre a lancé la bataille des législatives devant plusieurs dizaines de militants UMP et de sympathisants réunis dans la salle des fêtes de Brûlon, toujours dans la Sarthe. Il a déclaré qu'il appartenait au Premier ministre de "conduire la bataille des législatives". "Ma légitimité dépend d'abord du président de la République qui m'a nommé mais elle dépend aussi du suffrage universel. Je dois défendre directement le projet gouvernemental. Le Premier ministre doit d'abord être un élu du peuple", a expliqué François Fillon. "Je veux que le Premier ministre soit confronté au suffrage universel et que mon gouvernement aille devant le peuple pour lui demander sa confiance", a-t-il ajouté. Puis il est revenu sur les principaux engagements du programme de Nicolas Sarkozy, et les deux priorités du gouvernement : la sécurité des Français et la revalorisation du travail. "Face à la violence, à la délinquance, nous ne cèderons pas d'un centimètre", a t-il dit, tout en indiquant que les nouvelles dispositions concernant la justice des mineurs et des récidivistes qui prévoient notamment des peines plancher automatiques pour les multirécidivistes seraient présentées devant le Parlement en juillet. François Fillon a également souligné que si les partenaires sociaux ne trouvaient pas "la solution" pour établir un service minimum dans les services publics, son gouvernement allait légiférer "sans faillir".