Les dossiers chauds qui attendent Hollande

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Fabienne Cosnay , modifié à
Renégociation du pacte européen, retrait d'Afghanistan, retraites, les sujets ne manquent pas.

François Hollande ne s'est pas accordé une minute de répit depuis son élection, dimanche 6 mai. Le nouveau chef de l'Etat a travaillé toute la semaine dernière dans son QG de transition. Au programme, ses propositions pour l'Europe, qu'il remettra dans un mémorandum à la chancelière Angela Merkel, lors de leur dîner, mardi et l'arbitrage des premières mesures qu'il prendra dès le début de son quinquennat. Passage en revue des dossiers chauds qui attendent le nouveau président.

La renégociation du traité européen

François Hollande en a fait l'une de ses priorités pendant sa campagne. Le nouveau président souhaite renégocier le pacte de stabilité budgétaire, jugé trop austère et souhaite y ajouter un volet croissance. François Hollande entend également redéfinir avec ses partenaires le rôle de la Banque centrale européenne et élargir ses missions. Ce dont Angela Merkel ne veut pas entendre parler. Mardi, lors de sa visite à la chancelière, François Hollande devrait remettre à Angela Merkel un "mémorandum" de ses propositions pour la croissance qui viendrait modifier et compléter le pacte budgétaire. C'est sur cette base de travail que les négociations et les concessions débuteront en vue d'arriver à un accord lors du Conseil européen des 28 et 29 juin.

Des mesures fiscales dès juillet     

François Hollande devra veiller à rétablir les finances publiques, encore plus assombries par les prévisions économiques de la Commission européenne. L'institution a prévenu vendredi : si rien n'est fait dans les prochains mois, le "trou" des finances publiques ne va cesser d'augmenter. Le déficit public pourrait atteindre 4,2% du PIB alors que la France s'est engagée à revenir à 3% sous peine de sanctions de l'Union européenne. Pour atteindre l'objectif, François Hollande doit trouver 24 milliards d'euros.

Une série de mesures fiscales sera adoptée dès juillet, dans une loi de finances rectificative. Au menu, relèvement de l'impôt de solidarité sur la fortune (ISF), imposition à 75% au-dessus de 1 million d'euros de revenu annuel, taxation accrue des grosses successions et des revenus du capital et réduction des niches fiscales.

Le retrait des troupes d'Afghanistan

Dès les 20 et 21 mai au sommet de l'OTAN à Chicago, François Hollande doit confirmer sa décision de retirer d'ici fin 2012 les "troupes combattantes" françaises déployées en Afghanistan, soit un an plus tôt que le retrait anticipé prévu par son prédécesseur, Nicolas Sarkozy. Le nouveau président tentera de convaincre les partenaires de la France, notamment les Etats-Unis et l'Allemagne, très réticents, du bien fondé d'accélérer le processus.

L'épineux dossier des retraites

La négociation d'une nouvelle réforme des retraites, réunissant les partenaires sociaux et des représentants des partis politiques, est prévue au second semestre 2012. Mais d'ici fin juin, un décret doit être pris pour ouvrir aux personnes ayant commencé à travailler à 18 ans et cotisé 41 ans, la possibilité de partir à la retraite à 60 ans à taux plein. La question en suspens est de savoir si les périodes de chômage, maternité, congé parental et maladie seront prises en compte dans le calcul des trimestres. C'est ce que demandent les syndicats.

Un blocage des prix de l'essence ?  

Le blocage des prix de l'essence, promesse phare de François Hollande pour doper le pouvoir d'achat, ne sera pas mis en place tant que les cours des carburants baisseront. C'est ce qu'a précisé Michel Sapin, mercredi dernier. Toutefois, le blocage sera appliqué dès que les prix repartiront à la hausse. Et dans tous les cas, une taxe flottante sur les carburants à l'image de la TIPP flottante, sera réintroduite.

Les "contrats de génération"

François Hollande a fait de la jeunesse une priorité de son quinquennat. 500.000 "contrats de génération" devraient être créés d'ici 2017. Le principe : une entreprise qui embauche un jeune bénéficiera d'allégements de charge durant trois ans, à condition de s'engager à maintenir en parallèle un sénior en emploi. Une mesure coûteuse puisqu'elle est évalué à 8 milliards d'euros chaque année.