Les contribuables parisiens payent-ils le moins d’impôts ?

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Kim Biegatch et Laurent Guimier
FACT-CHECKING - Bertrand Delanoë affirme que même après augmentation, les impôts à Paris sont restés les plus bas de France. Vrai ou faux ?

LA PHRASE - Le maire de Paris Bertrand Delanoë était l’invité du Grand rendez-vous de Jean-Pierre Elkabbach dimanche matin. Alors que ses détracteurs l’accusent d’avoir fait exploser le montant des prélèvements, le maire sortant n'y va pas par quatre chemins : oui, il a du augmenter les impôts en 2008 mais non, les impôts ne sont pas pour autant élevés. Bertrand Delanoë va même plus loin en affirmant que les contribuables parisiens sont même particulièrement vernis.

"Les impôts à Paris étaient et - après augmentation - sont les plus bas de France. Il faut que vous sachiez qu’un Parisien paye deux fois moins qu’un Bordelais et trois fois moins en taxe d’habitation et deux fois moins en taxe foncière", insiste le maire sortant. 

Etude comparée. Le dernier rapport du forum pour la gestion des villes – organisme qui observe l’évolution de la fiscalité locale – a calculé le cumul taxe d’habitation et taxe foncière pour un couple propriétaire avec deux enfants aux revenus moyens. Sur les 40 plus grandes villes de France, Paris est effectivement la commune dans laquelle le cumul taxe d’habitation et taxe foncière est le plus faible. Le couple type paie 1297 euros à Paris. C’est deux fois moins que la moyenne des autres villes. 

Le cas de Bordeaux. Le maire de Paris fait la comparaison avec la ville de Bordeaux. La taxe d’habitation y est de 1154 euros contre seulement 462 euros dans la capitale. C’est donc trois fois plus ! Mais Bertrand Delanoë ne pas choisi Bordeaux par hasard. Alors que la campagne des municipales commence, il n’hésite pas à taper sur le fief d’Alain Juppé.

Et dans les autres communes ? Si l’on regarde dans le détail, on constate que depuis les dernières élections municipales, le cumul taxe d’habitation – taxe foncière a un peu plus augmenté dans les villes de gauche que celles de droite. Les communes de gauche ont payé en moyenne 70 euros de plus par an alors que les communes de droite, les impôts ont augmenté de 66 euros. Deuxième chose, la commune dans laquelle l’augmentation de ces taxes a été la plus forte en moyenne chaque année, c’est Paris. Il est néanmoins important de rappeler que le calcul de ces taxes n’est pas du seul ressort de la mairie.

ALORS VRAI OU FAUX ? Si les taxes restent faibles à Paris, c’est dans la capitale que l’augmentation a été la plus forte depuis les dernières législatives.