Les cinq grands perdants

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- Mandroux, Besancenot ou encore Darcos ont souffert au premier tour des régionales.

Hélène Mandroux, en Languedoc-Roussillon. Elle partait de loin, Hélène Mandroux. Sa campagne n’avait débuté que début février après un ultime dérapage de Georges Frêche. Mais elle pouvait compter sur l’étiquette officielle du PS et sur le soutien de la direction du Parti, à commencer par Martine Aubry. Las, il n’a pas pesé bien lourd à plus de 700 km de Paris, dans une région où la popularité de la maire de Montpellier reste limitée. La liste Mandroux est créditée de 7% des voix environ, contre près de 35% à Georges Frêche, roi de Languedoc-Roussillon.

Pire : aucune des listes de gauche n’est en position de se maintenir au second tour pour un baroud d’honneur. Hélène Mandroux a elle-même appelé à "faire barrage à la droite".

Olivier Besancenot, en Ile-de-France. La déroute du Nouveau parti anticapitaliste n’a pas épargné son chef de file. En Ile-de-France, le postier de Neuilly dépasse tout juste la barre des 3%. Au niveau national, le NPA recueille autour de 2%. Le pourtant moins médiatique Front de gauche fait une poussée à 6%.

L'indépendance a "un coût", a réagi Olivier Besancenot. "Ces résultats montrent également que partout, la prime a été donnée à la gauche solidaire plutôt qu'à la gauche solitaire", a rétorqué Jean-Luc Mélenchon.

Alain Dolium, en Ile-de-France. Il avait été présenté comme le nouvel Obama français. Le sort d’Alain Dolium, tête de liste en Ile-de-France et symbole d’une nouvelle génération en politique, illustre à lui seul la déroute du MoDem, crédité de 4% des voix au niveau national. "On n’a pas été audible", a-t-il reconnu dimanche soir sur Europe 1. "Je sais, c’est dur !", avait-il lancé quelques minutes plus tôt sur Twitter.

Xavier Darcos, en Aquitaine. Après une première défaite en 2004, le ministre du Travail avait confié ses réticences à retourner au charbon. A juste titre ? Au premier tour, il est distancé de quinze points par le président socialiste sortant de la région Aquitaine Alain Rousset. Et pour le second tour, c’est d’ores et déjà mission impossible, d’autant que le candidat du MoDem Jean Lassalle est en position de se maintenir. Le chemin de croix se poursuivra jusqu’au 21 mars pour Xavier Darcos.

Chantal Jouanno, en Ile-de-France. "Il est clair que nous n'avons pas su mobiliser notre électorat (...) il est clair que nous n'avons pas fait une bonne campagne". Chantal Jouanno n’a pas mâché ses mots pour décrire sa propre contre-performance. Elle devance pourtant au premier tour la socialiste Anne Hidalgo, avec 29% des voix contre 26, 4%. Mais elle s’expose à une déroute au second tour, Europe Ecologie culminant à près de 21%. Comme Xavier Darcos, Chantal Jouanno illustre le sort peu enviable de ces ministres-candidats qui ne ressortiront peut-être pas indemnes de ce scrutin local.