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J.D , modifié à
Le parti de Marine Le Pen envisage, comme d'autres, de changer de nom après les régionales. Pour Denis Gancel sur Europe 1, spécialiste des marques et enseignant à Sciences Po Paris, ces changements de nom n'apportent rien à un parti.
INTERVIEW

Après l’UMP, devenue Les Républicains en mai, le Front national veut lui aussi de changer de nom. Une décision prise après la défaite du parti de Marine Le Pen aux régionales. Invité d'Europe 1 midi, Denis Gancel, spécialiste des marques et enseignant à Sciences Po Paris, estime que c'est "totalement inefficace".

"Les électeurs ont une mémoire". "Il y a une exception française qui est très intéressante. Nos responsables politiques sont extrêmement créatifs et ils ne peuvent pas s’empêcher de changer le nom de leur parti", explique Denis Gancel, citant les exemples du Front de Gauche, Europe Ecologie-les Verts, le MoDem et la saga UDR-MPR-UMP-Les Républicains. Selon le spécialiste des marques, ces changements de nom n'apportent rien à un parti :"c'est une mauvaise compréhension de ce que c'est qu'une marque", indique-il. Car une marque c'est, selon lui, "à la fois un projet d'avenir" mais aussi "un repère". "Les électeurs ne sont pas des clients, les électeurs ont une mémoire et le nom d'un parti fait point de repère dans l'isoloir et donc ça n'est pas sans risques", souligne l'enseignant. 

Une pratique qui peut s'expliquer par l’ère du digital. Pourquoi des partis veulent-ils alors changer de nom ? Pour Denis Gancel, cela est lié à l’ère du digital : "tout le monde est à la recherche d'une sorte de marqueur universel qui vous permet d'avoir accès au parti plus facilement. Si vous préemptez la marque "Républicains" ou la marque "Patriotes", dans les moteurs de recherche vous allez être accessible plus facilement", a-t-il ajouté.