Les candidats à la primaire LR à la conquête des maires de France

Alain Juppé, Nicolas Sarkozy et François Fillon, trois des candidats à la primaire qui tenteront de séduire les maire pendant le Congrès de l'AMF.
Alain Juppé, Nicolas Sarkozy et François Fillon, trois des candidats à la primaire qui tenteront de séduire les maire pendant le Congrès de l'AMF. © JEAN-SEBASTIEN EVRARD / AFP
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Juppé, Fillon Le Maire et… Sarkozy se rendront mardi et mercredi au congrès de l’AMF. Car le maire est un élu qui compte.

Pour un peu, le congrès des maires de France, de mardi et jeudi à la Porte de Versailles, aurait presque des allures de salon de l’Agriculture. Même lieu, mais aussi même défilé des personnalités politiques. Avant François Hollande, qui clôturera l’événement par un discours à haut risque jeudi soir, ce sont au tour des candidats à la primaire des Républicains de rencontre les édiles, au congrès de l’AMF ou ailleurs dans Paris. Car le rendez-vous, dernier du genre avant la présidentielle de 2017, est d’importance pour ceux qui briguent l’investiture suprême.

  • Poignées de mains, cocktail et apéros

Preuve de leur importance, les maires seront donc sollicités de toutes parts pendant trois jours. Et en premier lieu par Alain Juppé, maire lui-même. Réélu au premier tour avec près de 61% des voix en 2014 à Bordeaux, il compte bien jouer sur la solidarité entre collègues. "Je le dis à chacun de mes déplacements : les maires sont les colonnes vertébrales de la République", expliquait en mars dernier au Parisien l’ex-Premier ministre, qui s’inclut sans aucun doute dans le compliment. Alain Juppé se rendra au Congrès mercredi matin. Puis, dans l’après-midi, il publiera une liste de soutiens et ambitionne de réunir les édiles qui le soutiennent salle Wagram, dans le 17e arrondissement de Paris. "On ne sera pas 20, mon objectif ça sera 1.000 maires pour présenter le travail que nous allons approfondir", lançait-il en mars.

Ses petits camarades ne seront pas en reste. François Fillon s’est rendu porte de Versailles mardi. En fin d’après-midi, il a reçu "autour d’un cocktail des élus locaux pour échanger avec eux sur l’avenir des collectivités territoriales", selon un communiqué. Ceux qui hésitent entre l’ancien Premier ministre et Bruno Le maire auront dû choisir leur apéro. Au même moment, l’ancien ministre de l’Agriculture organisait en effet un "apéro des maires" à son QG de campagne, rue de Seine, dans le 6e arrondissement de Paris. Il récidivera mercredi après-midi.

Même s’il n’est pas encore candidat, Nicolas Sarkozy ne compte pas être à la traîne. Son intérêt ostensible pour l’événement démontre une nouvelle fois, si besoin était, sa volonté d’y aller. Il a donc décidé de réunir des édiles lors d’une réunion au siège des Républicains mercredi midi. Une réunion dont devrait être François Baroin, présidente très respecté de l’AMF, dont il se murmure avec insistance qu’il pourrait être l’animateur de la campagne du candidat Sarkozy. Et son Premier ministre si d’aventure l’ancien président retournait à l’Elysée en 2017.

Chacun veut donc pouvoir compter ses soutiens. Et faire, si possible, une démonstration de force.

  • Le maire, un relais sur le terrain

Si la séduction des maires s’organise, c’est qu’ils sont en première ligne face aux citoyens, et donc le premier relais de la parole d’un candidat. Ils interviennent régulièrement dans les quotidiens régionaux, sont présents lors de nombreux événements, quasiment au quotidien, au contact de la population. A chacun de leur déplacement d’ailleurs, les candidats Fillon, Le Maire ou encore Juppé, et le probable candidat Sarkozy tiennent à rencontrer le ou les maires des territoires concernés. D’autant que les candidats à la candidature savent que les maires, confrontés à la baisse des dotations de l’Etat, sont forcément plus réceptifs à leurs discours, et à leurs promesses.

En outre, les maires seront en première ligne au moment de la tenue de la primaire, les 20 et 27 novembre prochains. Ils seront chargés, dans les communes concernées, de trouver des salles pour les quelque 10.000 bureaux de vote prévus dans le processus.

  • Un élu plus populaire que les autres

Et puis surtout, le maire est un élu populaire. Et dans ces temps où la politique est largement discréditée dans l’opinion, ça compte. Dans le dernier baromètre de la confiance politique du Cevipof, publié en janvier 2016, le maire récolte un niveau de confiance de 63% de la part des personnes interrogées, contre 42% pour le député ou 30% pour le député européen. Autrement dit, la parole d’un maire pèse encore lourd dans l’esprit de ses concitoyens.